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Monjangaia

Monjangaia

C'est un blog d'informations et d'analyses sur l'actualité internationale en général, et, malgache, en particulier.

Publié le par Eddy Rabe

11 mai 1981 - 11 mai 2021, 40 années sont passées. Quarante ans que Bob Marley, de son vrai nom Robert Nesta Marley, s'en alla. En ce 11 mai 1981, la Jamaïque perdit un de ses illustres fils, son ambassadeur le plus prestigieux qui la fit découvrir au monde à travers des paroles engagées et vibrantes accompagnant le rythme doux du reggae. Depuis, le monde adopta le reggae qui est devenu un rythme symbole de paix, d'unité, de fraternité et d'amour. Bien au-delà de son talent d'artiste, Bob Marley fut connu par son engagement pour la liberté des peuples opprimés à travers le monde mais aussi pour son amour et son attachement pour l'Afrique. Le continent africain lui tint particulièrement à coeur, de par, son appartenance au mouvement rastafari qui s'inspire de la "prophétie" du militant jamaïcain Marcus Garvey. Pour ce panafricain invétéré, les descendants des esclaves noirs se doivent de revenir en Afrique pour retrouver les terres de leurs ancêtres et bâtir une Afrique libre, forte, unie et prospère. Bob Marley s'en inspira et on retrouva à travers son engagement et les paroles de ses chansons, cette force invisible de vouloir briser les chaînes d'oppression des peuples noirs. "Exodus", "Africa Unite", "Get Up, Stand Up", "Zimbabwe", ce sont ses morceaux, parmi tant d'autres, les plus symboliques dans les années 70-80 marquant ce réveil des consciences pour libérer l'Afrique de ses jougs en ces périodes où la lutte pour l'indépendance faisait rage dans le continent. Il fut un phare dans ces combats pour l'égalité des peuples afin de préserver la paix dans le monde. Les paroles de ses chansons résonnent encore aujourd'hui telles une "prophétie" qui rappelle cette nécessité de peuples égaux et libres pour un monde meilleur et apaisé. Et c'est en Afrique où ces combats étaient les plus âpres que ces paroles auraient dû prendre un écho beaucoup plus pertinent. Malheureusement, la réalité nous montre aujourd'hui que les indépendances ont tourné en désillusions dans le continent et les inégalités y sont plus flagrantes que partout ailleurs dans le monde. La liberté et l'égalité des peuples noirs tant aspirées par ce Métis (de père Britannique blanc et de mère Jamaïcaine noire), souvent, ironie de l'histoire, discriminé par ses pairs noirs dans son adolescence à cause de son teint clair sont restées, pour le moment, au statut de voeu prophétique. Mais la "prophétie" de Bob Marley demeure. 40 ans déjà qu'il nous a quittés mais ses chansons n'ont cessé de bercer et de faire rêver des générations, et ce, pour l'éternité. 

 

EDDY RABE    

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Publié le par Eddy Rabe
Certains des membres de l'association Tsingetsihetsy lors de leur action de désinfection du Bord de Majunga à l'aube du week-end pascal dans la lutte contre la Covid-19 dans la ville.

Certains des membres de l'association Tsingetsihetsy lors de leur action de désinfection du Bord de Majunga à l'aube du week-end pascal dans la lutte contre la Covid-19 dans la ville.

Actuellement en isolement coupée des autres régions à cause de la Covid-19, la ville de Majunga est la première localité de Madagascar à subir fortement les affres de la deuxième vague de la pandémie dans l'Île. Cette deuxième vague, provoquée par le variant sud-africain du virus, connaît une expansion fulgurante et frappe sans discernement dans la Cité des fleurs, tout comme dans plusieurs régions à Madagascar à présent, avec une faculté létale beaucoup plus virulente que le virus souche. Jusqu'ici épargnée, il faut le reconnaître, Majunga, en particulier, et, le pays tout entier, en général, a été baignée dans une atmosphère d'inconscience généralisée face à la crise sanitaire. L'introduction du variant sud-africain par des étrangers clandestins, selon les dires du président de la République, Andry Rajoelina, lors de l'une de ses allocutions, a pris de court toute une nation, en premier lieu, les autorités sanitaires. Déjà moribond à la base, le système de santé a été très vite dépassé par l'afflux de malades. Les centres hospitaliers manquent de matériels et le peu dont ils disposent n'arrive pas à couvrir la prise en charge de malades de plus en plus nombreux de la Covid-19. Mais ce qui semble beaucoup plus grave par rapport à la première vague de la pandémie, c'est le taux élevé de formes graves nécessitant une assistance en moyens matériels et humains beaucoup plus conséquente. Du coup, le constat est alarmant. L'oxygène, indispensable dans la prise en charge de ces cas, manque ou est introuvable. Le personnel soignant est démuni et se retrouve en surcharge de travail, contraint dans la plupart des cas à verser dans la débrouille, même pour leur propre protection face aux malades faute de manque d'EPI (Équipement de protection individuelle). Bref, la pandémie fait bien des ravages à Madagascar et le bilan ne cesse de s'alourdir même si Majunga connaît une petite accalmie ces derniers jours suite aux dispositions prises par les autorités locales. Toutefois, ce n'est qu'un léger répit et c'est peut-être un euphémisme tant la situation est grave. L'on apprend aujourd'hui que les propriétaires de terrains à Antsatratokana, dans les environs de Majunga, commencent à élever de la voix car le cimetière dédié aux morts de la Covid-19 établi par les autorités dans cette localité, empiète petit à petit sur leurs propriétés au vu du nombre incessamment croissant de morts liés au virus enterrés sur les lieux.   ​​​​​​

À bras le corps    

La gravité de la situation a justement poussé les membres de l'association Tsingetsihetsy à prendre leurs responsabilités et à se mobiliser pour venir en aide à la population. Ils ont ainsi procédé le samedi 03 avril dernier à la désinfection totale du Bord de Majunga, un lieu très agréable à vivre et très prisé par les Majungais et les touristes. Selon le président de l'association, Saïd Ahamad Jaffar et non moins, ex-chef de la région Boeny et actuel Directeur général de l'INDDL (Institut National de la Décentralisation et du Développement Local), le choix du Bord était pertinent vu la probable forte affluence des promeneurs en ce lieu lors du week-end pascal dans l'esprit de contribuer à freiner la propagation du virus même si l'effet de la désinfection reste limité dans le temps. Et lui de souligner que l'association qu'il dirige, dont le leitmotiv reste la recherche des leviers du développement de la ville de Majunga et de la région, ne peut rester insensible face à la propagation du virus dans la ville. La lutte contre la pandémie est un devoir qui incombe à tous et ne peut être laissée à la seule responsabilité de l'État, finit-il de dire. Pour cette même journée du 03 avril, l'association Tsingetsihetsy a aussi distribué des centaines de masques conformes en tissu, à hauteur de deux masques par personne, aux plus nécessiteux. Le masque est devenu désormais un accessoire primordial dans la lutte contre la Covid-19 mais il n'est pas toujours facile de s'en procurer pour les plus démunis dans des pays comme Madagascar. À ce titre, son usage est vite détourné et relève de la comédie visant plus à contourner les éventuelles sanctions des forces de l'ordre que de se prémunir contre le virus. La distribution de masques rentre donc dans un cadre global de sensibilisation de la population à en porter et à respecter les gestes barrières. C'est aussi un acte de civisme cher à l'association Tsingetsihetsy qui prône le civisme comme le socle de base de tout développement. Saïd Ahamad Jaffar a aussi indiqué que ce n'était que les prémices de beaucoup d'actions à venir dans la lutte contre la Covid-19 à Majunga. Outre les sensibilisations sur les règles de prévention sanitaire axées principalement sur de différents canaux de communication, l'association envisage, entre autres, et, après évaluation des besoins, de fournir en matériels les personnels soignants locaux. Des collaborations avec des partenaires à l'étranger sont même étudiées et souhaitées pour ce faire. Ainsi, l'association Tsingetsihetsy compte prendre à bras le corps la bataille contre la Covid-19 à Majunga en espérant qu'on ne leur mette pas des bâtons dans les roues, comme ce fut le cas vers la fin des années 90 et le début des années 2000 lorsque cette entité, fondée en 1996 par des Jeunes de la ville, avait recherché des financements et voulu mettre en place plusieurs projets de développement pour Majunga. Car l'urgence est là et elle tend le bras à tous. Ce qui a amené également l'association SALAMA (Santé et Action pour la province de Majunga), basée en France, à lancer une cagnotte sur une plate-forme dédiée (https://www.leetchi.com/c/aide-aux-malades-des-covid-19-a-majunga-madagascar), en plus de collectes de médicaments qu'elle a déjà effectuées, afin de venir en aide aux malades et aux personnels soignants de la ville. Une autre entité, dénommée "Les Amis de Majunga", aussi basée en France se mobilise également en ce sens. Il est vrai que la situation est dramatique mais Majunga, en particulier, Madagascar, en général, ne sera pas délaissée par ses enfants, d'ici ou d'ailleurs, et se relèvera. Toutefois, il est grand temps de se mobiliser sérieusement, à commencer par le pouvoir. À bon entendeur, salut!

EDDY RABE  

   

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Publié le par Eddy Rabe
Diego Maradona, brandissant le trophée de la Coupe du Monde en 1986, lors de la victoire de l'Argentine face à la RFA (Allemagne)  3 - 2. Le monde venait de découvrir durant cette compétition "El Pibe de Oro". À lui tout seul, Maradona avait offert ce deuxième sacre à l'Argentine. Dès lors, il devint une icône de tout un pays allant même jusqu'à le surnommer "Dieu".

Diego Maradona, brandissant le trophée de la Coupe du Monde en 1986, lors de la victoire de l'Argentine face à la RFA (Allemagne) 3 - 2. Le monde venait de découvrir durant cette compétition "El Pibe de Oro". À lui tout seul, Maradona avait offert ce deuxième sacre à l'Argentine. Dès lors, il devint une icône de tout un pays allant même jusqu'à le surnommer "Dieu".

Les médias argentins l'ont annoncé vers la fin de l'après-midi, heure française: Diego Armando Maradona est décédé à l'âge de 60 ans des suites d'une crise cardiaque. Le monde du football et même au-delà est ébranlé par la nouvelle. Ceux qui ont eu la chance de le voir jouer et qui connaissent le foot peuvent tous l'attester, Diego Maradona était un joueur unique, hors du commun et doté d'un talent surnaturel. À lui tout seul, il transcende une équipe et offre un spectacle, que lui seul sait le faire avec le ballon rond. Issu d'une famille très modeste et élevé jusqu'à son adolescence dans un quartier pauvre de Buenos Aires, Maradona avait fait du football un tremplin social qui l'avait érigé au rang de superstar. Il avait construit une légende autour de sa carrière et de son talent. Tout le monde se souvient encore de cette Coupe du Monde 1986 lorsqu'en 1/4 de finale il avait qualifié à lui tout seul l'Argentine face à l'Angleterre dans un match épique qui l'avait vu marquer un doublé mémorable dont, un, reste le plus beau but marqué dans la compétition et l'autre, le plus polémique, marqué de la main, la fameuse "main de Dieu". L'argentine et l'Angleterre venaient de sortir de la guerre des Malouines qui avait marqué la défaite du pays sud-américain. Ce match sonnait comme un air de revanche pour tout un pays et Maradona lui avait offert une victoire et lui rendait sa fierté; d'autant qu'il conduisit son équipe jusqu'au sacre final, la deuxième étoile pour l'Argentine. Depuis, "El Pibe de Oro" (le gamin en or), l'un de ses nombreux surnoms fut élevé en icône dans son pays et au-delà des frontières argentines. À cette époque, il avait déjà fait parler de lui dans le sud de l'Italie, à Naples plus exactement où il marquait de son empreinte la Série A, le championnat de football professionnel italien, championnat réputé le plus dur de l'époque. Naples, grâce à lui et à son talent, était passé d'un club quelconque à un cador de la Série A et de l'Europe avec lequel il remporta cinq titres majeurs dont deux championnats d'Italie (1987, 1990), une coupe d'Italie (1987), une supercoupe d'Italie (1990) et une coupe de l'UEFA (1989). On se souvient aussi, bien évidemment, de cette Coupe du Monde en 1990 en Italie, sur les terres de ses gloires. Après avoir éliminé l'Italie, composée en partie par ses coéquipiers de Naples, en demi-finale, "chez lui" à Naples, le public italien se retourna contre celui qu'il eut toujours vénéré en sifflant l'hymne argentin en finale contre l'Allemagne. Les larmes de la légende à cet instant-là restèrent à jamais gravées dans l'histoire de cette prestigieuse compétition. 

Mi-ange, mi-démon

Mais Maradona avait construit aussi sa légendaire réputation en dehors du terrain et à ses frasques extra-sportives. Ses relations sulfureuses avec le milieu napolitain et ses addictions à la drogue l'avaient vite rattrapé dans sa carrière. C'était un joueur qui menait une vie tumultueuse dans laquelle la drogue rythmait le quotidien. De gamin en or, il devenait le démon et défrayait les "Une" des faits divers des grands journaux italiens. La justice s'en mêlait et la chute commençait à prendre forme. De suspensions en condamnations, l'icône devint un pestiféré. La déchéance fut brutale et la fin du génie du football sur le rectangle vert fut précoce. Testé positif à la cocaïne lors de la Coupe du Monde 1994 aux États-Unis, la suspension qui s'ensuivit précipita la fin de sa carrière internationale. Le mythe Maradona est né: un joueur mi-ange, mi-démon. De son aveu, il déclara plus tard à l'issue de ses nombreuses cures que la drogue l'avait détruit et avait même failli emporter sa vie. En rajoutant qu'il aurait dû faire une carrière beaucoup plus accomplie sans la drogue. Maradona, c'était aussi ce personnage humble qui aime le football avant tout. On se souviendra toujours de ses déclarations émouvantes lors de son dernier match de sa carrière sous les couleurs de Boca Juniors, son club de coeur, dans une "Bombonera" (nom du stade du club) en ébullitions. Il déclara ce jour-là, en marque de son amour intarissable pour le football, que le football n'avait pas à payer des erreurs de certains, en parlant de lui, et qu'il s'était trompé et avait payé. Cependant, d'aucuns aiment se souvenir de ce joueur fantastique, unique qui fait du ballon tout ce qu'il veut; ce n'est pas lui qui courrait pour le ballon mais c'est le ballon qui se prosternait à lui. Diego Maradona avait fait du football, ce sport populaire et universel, une discipline encore plus vivante et euphorisante avec ses touches de balle, ses styles, ses jonglages et ses buts d'anthologie. Lorsqu'on évoque le nom du plus grand joueur de tous les temps, ils sont trois ou quatre à en prétendre la consécration dont, bien sûr, Maradona. Le choix sur le sujet en matière de football peut être subjectif et est relatif à la vision des différentes générations qui ont vu évoluer ces joueurs. Toutefois, l'enfant de Lanús (son quartier d'enfance) dégage une aura footballistique unique, sans égal et son charisme sur et en dehors du terrain fait aussi de lui un joueur unique et inimitable. C'était aussi un homme de coeur et d'engagement prompt à combattre l'injustice. Il avait fêté ses 60 printemps le 30 octobre dernier. Le gouvernement argentin a décrété un deuil national de trois jours en hommage à ce "Dieu du foot". Qu'il repose en paix!

Siempre Maradona!

 

EDDY RABE           

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