Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Monjangaia

Monjangaia

C'est un blog d'informations et d'analyses sur l'actualité internationale en général, et, malgache, en particulier.

Publié le par Eddy Rabe

La vague rose qui a submergé la France le 17 juin dernier confirme le plein pouvoir au nouveau Président de la République, François Hollande. Bien calé dans son fauteuil de Premier Magistrat du pays, le nouveau locataire de l'Elysée détient à présent, à travers les législatives qui viennent de se terminer, tous les instruments nécessaires pour mener à bien la politique qu'il tient à instaurer dans le redressement de la France. Mais cet engouement pour ce virement à "Gauche" manifesté par les Français aux urnes repose sur 2 choses fondamentales. D'abord, la dynamique de victoire à la présidentielle tendant, traditionnellement, sous la Vème République, à donner une majorité stable au président élu; ensuite, la volonté des Français à changer après 5 années de gouvernance de Droite marquées par une politique d'opposition des Français et de dérives d'extrême-droite, mais aussi, par une crise économique et financière qui secoue considérablement la France et l'Europe. Cette crise, justement, constitue le gros défi du quinquennat du nouveau pouvoir dans sa quête de redressement, ne lui laissant aucune marge d'état de grâce.

En raflant plus de 300 sièges à l'Assemblée Nationale au soir du 17 juin 2012, le Parti Socialiste (PS) français entre dans l'histoire de la Vème République. Jamais, en effet, un parti de Gauche n'a pu faire élire autant de députés; même au temps de François Mitterrand en 1981, quand il créa l'événement en offrant pour la première fois le pouvoir à la Gauche, le PS n'était pas aussi majoritaire. Après son élection le 06 mai dernier à la tête du pays, c'est donc une victoire fracassante pour François Hollande rassamblant ainsi une majorité sans concessions avec sa formation politique. Une aubaine pour celui qui, durant sa campagne, rejette tout fatalisme pour redresser le pays face à une crise qui a mis à mal le moral des Français durant le quinquennat de son prédecesseur. Ainsi, François Hollande, à travers, Jean-Marc Ayrault, son Premier ministre pourra gouverner le pays en toute quiétude pour appliquer les grandes lignes de sa promesse électorale. Et si l'on se penche un peu plus sur le paysage politique français, le constat ne fera que grandir l'entendement car même les colléctivités territoriales (Régions, Départements, Communes) y compris le Sénat sont, majoritairement, dirigés par la Gauche. C'est tout simplement inédit.

Crise

Mais, la réjouissance peut s'arrêter là. Car la France vit dans un contexte également inédit avec une crise sans précedent. L'héritage du pouvoir laissé par la Droite depuis 10 ans n'est guère reluisant. La tâche de François Hollande et de son gouvernement sera tout sauf une partie de plaisir. La crise frappe de plein fouet la zone euro en laissant déjà sur le carreau un pays membre comme la Grèce et en menaçant d'autres à l'agonie comme l'Espagne, l'Italie, l'Irlande ou le Portugal. L'espoir de l'Europe repose sur les 2 locomotives de cette zone euro, à savoir, la France et l'Allemagne; mais là aussi, François Hollande se heurte à un écueil sur sa divergence de points de vue avec Angela Merkel, la Chancelière allemande pour le sauvetage de l'Europe. Le Président français a martelé durant sa campagne et maintient le fait de vouloir insérer un volet croissance dans le pacte budgétaire imposé et initié par Merkel et son prédecesseur. Un pacte qui, certes, n'a pas encore été ratifié mais qui reste l'objet de toutes négociations à venir pour définir l'avenir de l'Europe. Pour certains pays dont la France, l'Italie ou l'Espagne, il conduit à une austérité insoutenable qui ne s'avère pas comme une solution absolue; pour l'Allemagne, il n'est autre que la seule voie pour réduire la dette et retrouver l'équilibre budgétaire. Affaire à suivre car l'enjeu est d'ores et déjà important pour Hollande et le sommet européen du 28 juin, précédé par une réunion à quatre (France, Allemagne, Italie et Espagne) dès le soir du 22 juin, marquera un tournant dans ce périlleux épisode européen. Sur le plan intérieur également, le nouveau gouvernement (Ayrault 2) constitué dans la soirée du 21 juin, à la suite d'un mini-remaniement, principe républicain et démocratique oblige à l'issue des législatives, ne sera guère épargné par de grands chantiers, les uns tout aussi délicats que les autres. Le chômage, le problème de la dette et de l'équilibre budgétaire, la compétitivité de la France face à une mondialisation dérégulée, le déficit de la balance commerciale, le financement de la retraite, la réforme fiscale, la sécurité, la santé ou encore l'éducation, tous ce thèmes se trouvent au centre des préoccupations des Français et s'annoncent comme des fondamentaux dans les 5 prochaines années pour assurer l'avenir du pays. Nul doute que sur ces thèmes-là le nouveau pouvoir ne bénéficie pas non plus de l'état de grâce et les prochaines actions y concernant seront très attendues et discutées.

Cadeau empoisonné

Bien heureusement pour l'ancien Premier Secrétaire du Parti Socialiste, la force de l'opposition menée par l'UMP fait pâle figure. La guerre des chefs y fait rage. La succession de Nicolas Sarkozy est meurtrière pour le parti. Il se déchire entre la Droite humaniste et la Droite populaire à la suite d'un cadeau empoisonné laissé par l'ancien Chef de l'Etat fondé sur une politique désastreuse, flirtant avec l'extrême-droite pour, soi-disant, attirer les voix de l'extrême-droite. Résultat, aujourd'hui, l'UMP manque de visibilité, elle a subi la pire défaite aux législatives de toute l'histoire de la Droite française et a permis au Front National de revenir dans la légitimité républicaine en ayant pu faire élire 2 députés. Bref, le terrain est plus ou moins dégagé pour François Hollande et son équipe pour apporter le changement et redresser la France. Ce sera une tâche compliquée et les Français attendent beaucoup de ce quinquennat pour retrouver espoir et ne pas tomber dans le fatalisme si banni par le candidat Hollande dans sa campagne. La partie ne fait que commencer et beaucoup restent encore à faire pour que cet essai transformé le 17 juin 2012 devienne une victoire finale. Bonne chance Monsieur Le Président!

EDDY RABE.

François Hollande, 7ème Président de la République sous la Vème République en France et élu le 06 mai 2012.

François Hollande, 7ème Président de la République sous la Vème République en France et élu le 06 mai 2012.

Commenter cet article