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Monjangaia

Monjangaia

C'est un blog d'informations et d'analyses sur l'actualité internationale en général, et, malgache, en particulier.

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De 41, ils ne seront plus donc que 33 à être retenus pour se présenter à l'élection présidentielle à Madagascar. Une élection dont on ne connait pas encore la date mais qui verra 33 candidats s'affronter pour essayer de convaincre les millions d'électeurs malgaches afin de briguer la Magistrature Suprême. C'est ce qu'a ainsi décidé la Cour Électorale Spéciale ( CES ) en dévoilant, ce 21 août 2013, la liste officielle de ces candidats. Cette liste a été arrêtée suite, rappelons-le, à la révision de la décision du 03 mai 2013 rendue par la précédente CES, laquelle révision a exclu certains candidats dont Lalao Ravalomanana, Didier Ratsiraka et Andry Rajoelina; et suite, aux requêtes déposées relatives à ces exclusions. Pour différents motifs, la CES a rejeté toutes les requêtes se rapportant aux candidats exclus et a validé la candidature de Hery Rajaonarimampianina, actuel ministre des finances en remplacement des candidatures de Kolo Christophe Rolland Roger et de Jules Etienne Rolland qui ont été annulées. Elle a, par ailleurs, enregistré le retrait de la candidature de Dolin Rasolosoa, président en exercice du Conseil Supérieur de la Transition (Sénat). A noter pour l'anecdote que la mouvance Ravalomanana a présenté Lalao Ravalomanana en remplacement de sa propre candidature; une requête qui a bien évidemment été rejetée par la CES en motivant sa décision par le fait, selon ses propres termes, de tenir en échec l'autorité de la chose jugée.

Toutes les conditions sont donc réunies pour tenir cette fameuse élection hormis les gesticulations de déstablisation fomentées par la mouvance Ravalomanana et, à un degré moindre, par la mouvance Rajoelina. La CENIT va donc prochainement prendre le relais sur l'organisation technique, notamment dans l'impression des bulletins uniques ou encore la divulgation des listes électorales dans tous les districts. Madagascar entrevoit donc les prémices de sortie de crise avec la tenue de la présidentielle cette année. Enfin, diront certains. Il était temps se réjouiront d'autres. Une chose est néanmoins sûre, il faut maintenant passer aux élections. Les élections et puis c'est tout!

Voici donc la liste des candidats officiels à l'élection présidentielle:

1. ANDRIANAINARIVELO Hajo Herivelona

2. LAHINIRIKO Jean

3. RATSIRAKA Iarovana Roland

4. RABEHARISON Roland Dieu Donné dit VAHÖMBEY

5. RAJAONARIVELO Pierrot Jocelyn

6. JEAN-LOUIS Robinson Richard

7. RABEHARISOA Saraha épouse GEORGET

8. RAKOTO Jean Pierre

9. RABETSAROANA Willy Sylvain

10. RABEMANANANTSOA Brigitte Ihantanirina

11. RAZAFIMANAZATO Julien

12. RAZAFIARISON Laza

13. MONJA Roindefo Zafitsimivalo

14. RANDRIAMAMPIONONA Joseph Martin

15. RAJEMISON RAKOTOMAHARO

16. VONINAHITSY Jean Eugène

17. RAVALISAONA Clément Zafisolo

18. TEHINDRAZANARIVELO Djacoba Alain

19. RAJAONARY Patrick Ratsimba

20. LEZAVA Fleury Rabarison

21. DOFO Mickaël Bréchard

22. RANDRIAMANANTSOA Tabera

23. NOELSON William

24. RATRIMOARIVONY Guy

25. FAHARO RATSIMBALSON

26. RAKOTO ANDRIANIRINA Fetison

27. RATREMA William

28. RAHARIMANANA Venance Patrick

29. TINASOA Freddy

30. RADAVIDSON ANDRIAMPARANY Benjamin

31. RAZAFINDRAVAHY Edgard Marie Noé

32. VITAL Albert Camille

33. RAJAONARIMAMPIANINA RAKOTOARIMANANA Hery Martial.

Eddy Rabe

Le siège de la Haute Cour Constitutionnelle de Madagascar à Ambohidahy, Antananarivo, accessoirement siège de la CES, fait partie d'un lieu symbolique de l'histoire politique de la Grande Ile. C'est de cet endroit qu'ont été réfléchies et prises certaines décisions qui ont parfois bouleversé le destin de Madagascar.

Le siège de la Haute Cour Constitutionnelle de Madagascar à Ambohidahy, Antananarivo, accessoirement siège de la CES, fait partie d'un lieu symbolique de l'histoire politique de la Grande Ile. C'est de cet endroit qu'ont été réfléchies et prises certaines décisions qui ont parfois bouleversé le destin de Madagascar.

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La nouvelle Cour Électorale Spéciale ( CES ) n'aura pas fait durer trop longtemps le suspense. Aussitôt les requêtes reçues, elle a tranché. Elle a donc rendu sa décision suivant les requêtes déposées par les personnalités et les entités habilitées à le faire en excluant les candidatures de Lalao Ravalomanana, de Didier Ratsiraka et de Andry Rajoelina. Trois candidatures controversées validées par l'ancienne CES dans sa décision du 03 mai 2013 qui vont finalement être exclues pour cause d'illégalité comme 5 autres dont celles de Ny Rado Rafalimanana, de Kolo Christophe Rolland Roger, de Jules Etienne Rolland, de Rasolovoahangy Roseline Emma et de Rakotomalala Marcel Fleury. Tout semble donc réuni pour la tenue des élections. En effet, l'irrégularité flagrante constatée pour ces trois candidatures notamment, a constitué un blocage au processus électoral. Ce qui a amené la restructuration et la recomposition de la CES et la révision de la décision du 03 mai 2013. Ces deux points fondamentaux amenant aujourd'hui l'exclusion de ces candidatures ont été apportés par l'impulsion de la communauté internationale qui a vivement fait savoir sa déception voire son mécontentement au constat du blocage du processus électoral. Mais aujourd'hui, il va sans dire que le retrait de ces candidatures n'est pas apprécié par tout le monde, entre autres par les mouvances Ravalomanana et Rajoelina. Et c'est là le comble de l'histoire.

Sans tarder, les réactions ont fusé dès l'annonce de cette décision de la CES dans la soirée du 17 août 2013. Les mouvances Ravalomanana et Rajoelina, entre autres, ont été les plus actives en ce sens. L'une et l'autre ont fustigé la communauté internationale rendant celle-ci responsable de la décision qu'elles jugent de politique rendue par la CES. Elles ont aussi dénoncé l'ingérence manifeste de la communauté internationale dans la souveraineté d'une institution de la République. Il est vrai que la communauté internationale ne peut être dissociée de la présente situation dès lors qu'elle a imposé à la classe politique malgache le plan en 7 points dont la recomposition de la CES et la révision de la décision du 03 mai 2013, visant surtout à exclure les candidatures de Lalao Ravalomanana, de Didier Ratsiraka et de Andry Rajoelina. Mais pour la communauté internationale, l'ordre constitutionnel ne peut s'obtenir par la violation de la loi d'autant qu'elle a conduit au blocage du processus électoral. Or à ses yeux seules les élections peuvent garantir la sortie de crise à Madagascar. C'est un souhait formulé également par une grande majorité de la population, d'une frange de la classe politique et de la société civile. Aussi, il ne faut pas non plus oublier que des engagements ont été pris par Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina vis-à-vis de la communauté internationale, qui sont, de ne pas se présenter à l'élection présidentielle. Au-delà de son inégibilité (n'ayant pas résidé 6 mois consécutifs sur le territoire malgache), Lalao Ravalomanana, à travers sa candidature, a implicitement rompu cet engagement pris par son époux. C'est sa candidature d'ailleurs qui a poussé Andry Rajoelina à se porter lui aussi candidat, selon ses arguments, et ce qui paraît, en effet, légitime pour lui au vu du contexte hautement politique. Quant à Didier Ratsiraka, sa candidature en revêtant l'inégibilité (n'ayant pas également résidé 6 mois consécutifs sur le territoire malgache), a surtout été déposée pour semer la zizanie voire saborder le processus électoral. L'objectif pour l'Amiral avant toute élection, c'est la réconciliation, le dialogue malgacho-malgache et la redéfinition d'une nouvelle transition. Il en est d'ailleurs l'instigateur avec la conférence au sommet des 4 chefs d'Etats dont lui, Albert Zafy, Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina, initiée par le FFKM ou le Conseil Oecuménique des Eglises Chrétiennes de Madagascar. Un schéma de sortie de crise qui n'est pas approuvé par la communauté internationale et qui est contestable chronologiquement, bien que judicieux, car la transition actuelle a trop duré.

La balle dans le camp de la CENIT

Aujourd'hui, les dés sont jetés. La CES a rendu sa décision et l'on ne peut aujourd'hui lui reprocher de ne pas se conformer à la loi. Dans sa décision du 17 août 2013, elle a d'ailleurs stipulé que l'annulation des candidatures de Lalao Ravalomanana, de Didier Ratsiraka et de Andry Rajoelina relève d'une anomalie de la décision de la précédente cour dans... l'application de la loi et celle des 5 autres candidatures dans l'application de la loi et pour fausse information résultant des pièces du dossier. Mais aussi limpide qu'elle soit, cette décision ne va pas être respectée par les partisans des mouvances Ravalomanana et Rajoelina. La mouvance Ravalomanana a fait savoir que Lalao Ravalomanana est et restera sa candidate bien qu'elle ait la possibilité de la remplacer, et, a affirmé sa détermination à saborder l'élection en exhortant ses partisans à "descendre dans la rue". Du côté des "Rajoelina", on entend le même son de cloche mais à une nuance près, c'est que Edgar Razafindravaha, candidat désigné au départ par la mouvance Rajoelina, pourrait se substituer au remplacement de la candidature de l'actuel Président de la Transition. Au vu de ces différentes déclarations, l'on se pose la question sur le degré de patriotisme de ces gens. Madagascar a besoin de ces élections pour sortir de cette période transitoire et de la crise politique en général. Au nom de quelle élection, de quelles études statistiques, un certain Mamy Rakotoarivelo, Président du Congrès de la Transition (Assemblée Nationale) et leader de la mouvance Ravalomanana ose-t-il prétendre qu'en excluant les 3 candidats, la CES ou encore la communauté internationale a privé de voix plus de la moitié des électeurs malgaches? C'est dire à quel point cet homme ne voit que le bout de ses privilèges, ne sert que les intérêts de son patron confortablement réfugié en Afrique du Sud et ignore le sort des millions de Malgaches qui n'ont jamais autant souffert dans la vie quotidienne que durant cette transition. L'on salue au passage la sagesse de l'Amiral Didier Ratsiraka, qui s'est muré dans le silence ( pour l'instant? ) et ne s'est pas versé dans la provocation ni dans la défiance à l'instar des deux autres dans l'intérêt supérieur de la Nation. Lui qui a d'ailleurs déjà annoncé qu'il se retirerait paisiblement dans sa retraite et dans son coin si ses propositions de sortie de crise n'étaient pas suivies. Est-ce l'aurore d'une retraite politique pour le fondateur de l'Arema? L'histoire nous l'apprendra. Pour l'heure, l'on peut dire que la balle est désormais dans le camp de la CENIT. De cet organisme chargé des élections dépendront le sort et l'avenir du pays. Sa présidente, Attalah Béatrice, a assuré que son équipe était prête; il lui reste donc à concrétiser cette assurance. Car la tâche de la CENIT n'est pas simple et elle s'est encore plus constituée d'obstacles avec l'attitude de certains candidats exclus. Mais seules les élections, l'expression du choix du peuple peuvent faire avancer Madagascar et le sortir de cette impasse politique. Savoir mobiliser les Malgaches à s'exprimer par la voie des urnes et organiser des élections transparentes, démocratiques et équitables, c'est ce qui incombe à la CENIT. Elle se doit, par tous les moyens, d'être à la hauteur de ces exigences. C'est impératif. En avant les élections!

Eddy Rabe

De gauche à droite et de haut en bas: Andry Rajoelina, Didier Ratsiraka et Lalao Ravalomanana, les trois personnalités dont les candidatures ont bloqué le processus électoral de sortie de crise; situation qui a amené la recomposition et la restructuration de la CES ainsi que la révision de la décision du 03 mai 2013 ayant validé leurs candidatures.

De gauche à droite et de haut en bas: Andry Rajoelina, Didier Ratsiraka et Lalao Ravalomanana, les trois personnalités dont les candidatures ont bloqué le processus électoral de sortie de crise; situation qui a amené la recomposition et la restructuration de la CES ainsi que la révision de la décision du 03 mai 2013 ayant validé leurs candidatures.

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On appréhendait la semaine dernière la visite des représentants du GIC-M (Groupe International de Contact pour Madagascar) conduits par l'ancien Président de la Mozambique, Joachim Chissano et le Commissaire de l'Union Africaine à la paix et à la sécurité, Ramtane Lamamra. En effet, cette visite aurait pu être porteuse de sanctions sur la non-application, au-delà du 31 juillet, du plan à sept points que la communauté internationale a imposé à la classe politique malgache afin de sauver le processus électoral de sortie de crise. Sur les sept points énoncés dans le plan, seule la restructuration de la Cour Électorale Spéciale (CES) a été adoptée. Le retrait des 3 candidatures controversées, à savoir, celles de Lalao Ravalomanana, de Didier Ratsiraka et de Andry Rajoelina, à l'origine du blocage du processus électoral n'a pas été respecté. Toutefois, au lieu de faire appliquer les sanctions qu'elle a brandies, la communauté internationale, par l'intermédiaire de Joachim Chissano, a joué l'apaisement en laissant encore plus de temps aux 3 candidats pour bien réfléchir à la situation et prendre les décisions en conséquence. L'ancien Président mozambicain s'est d'ailleurs félicité de l'avancée constatée pour la sauvegarde du processus électoral par l'adoption de la restructuration de la CES, qui devrait, à terme, proclamer une nouvelle liste des candidats à la présidentielle. Une liste sur laquelle la communauté internationale mise beaucoup et qui devrait, selon son souhait, exclure les candidats qui ne remplissent pas les conditions légales pour se présenter, entre autres, Lalao Ravalomanana, Didier Ratsiraka et Andry Rajoelina. Il a également laissé entendre que lors des entretiens qu'il avait entrepris avec les protagonistes de la crise, notamment avec les 3 candidats indésirables ou leurs représentants, des retraits sont espérés sans néanmoins préciser lesquels et que l'élection présidentielle pourra encore être possible pour cette année 2013. Il se murmure que le Président de la Transition, Andry Rajoelina aurait donné sa parole en ce sens à la communauté internationale. Les jours et les semaines à venir vont donc être déterminants dans le processus électoral. La CES recomposée verra certainement le jour dans la semaine voire la suivante et avec elle, la nouvelle liste sera dévoilée. Une liste de toutes les attentes sur laquelle dépendra le sort des élections donc de la sortie de crise et de l'avenir de tout un pays avec plus de 20 millions d'âmes dont les 90% vivent dans une extrême pauvreté.

La question qui taraude tous les observateurs politiques en ce moment est la suivante: la nouvelle CES aura-t-elle le courage d'écarter les candidatures de Lalao Ravalomanana, de Didier Ratsiraka et de Andry Rajoelina quand elle proclamera la nouvelle liste des candidats à la présidentielle? En principe oui, car son fondement est censé réparer l'erreur de la précédente cour, c'est-à-dire, prendre des décisions strictement juridiques et de ce fait, exclure tout candidat ne remplissant pas les conditions légales. Qu'adviendra-t-il ensuite une fois la liste publiée sans que ces 3 candidats n'y figurent? La question mérite d'être posée car à part Andry Rajoelina où sa position reste très variable, Lalao Ravalomanana et Didier Ratsiraka ont juré dur comme fer qu'ils ne se retireraient pas. En effet, ces deux candidats avancent l'autorité d'une juridiction d'un pays souverain tel que Madagascar, d'autant que la décision de la CES est sans appel ne peut souffrir d'aucune voie de recours. Leur argument est tout à fait légitime bien que sur le plan juridique et de la légalité, il peut y avoir encore débat. Mais il ne faut pas oublier qu'en publiant la liste le 03 mai dernier, l'ancienne CES s'est fondée sur des principes politiques dans la recherche de l'apaisement. En restant toujours sur les mêmes principes, sa restructuration, d'ailleurs réclamée par l'ensemble de la classe politique malgache, va également dans le sens de l'apaisement dans la mesure où les principaux protagonistes à la crise que sont Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana ont tous les deux accepté de ne pas se présenter à l'élection présidentielle. Certes, d'une manière officieuse mais c'étaient des engagements pris devant la communauté internationale par des hommes censés être responsables. Et c'est là où tout semble bloqué au vu des candidatures de ces 3 personnalités. Non seulement elles ne remplissent pas les conditions légales mais par principe ces 3 candidats ne reflètent pas l'esprit au retour à l'ordre constitutionnel tant souhaité pour Madagascar. Et voici pourquoi.

Esprit de la transition

Pour Andry Rajoelina d'abord. Rappelons que son accession au pouvoir suite à la fuite de Marc Ravalomanana après que celui-ci ait remis ses fonctions à l'Armée a été assimilée comme un coup d'Etat. Ce n'est qu'après de multiples négociations et de signatures d'accords politiques qu'il a été reconnu Chef d'Etat, président de la Transition. Cette fonction lui permet donc de diriger le pays, de par son statut de la plus haute autorité de l'Etat, vers de nouvelles élections pour doter Madagascar d'institutions démocratiques issues de la volonté du peuple. Intrinsèquement, sa fonction doit être la garante d'élections libres et démocratiques pour sortir le pays d'une crise politique et surtout assurer le retour à l'ordre constitutionnel comme l'était la Transition conduite par feu Guy Willy Razanamasy en 1991-1992. Dans cet esprit là, il ne peut se constituer candidat à l'élection présidentielle. Objectivement, on ne peut pas conduire une transition qu'on a volontairement causée pour ensuite se présenter à l'élection présidentielle et se faire élire par la suite. Il n'y a point de règle écrite là-dessus mais cela s'apparenterait toujours à un coup d'Etat. Partout ailleurs dans le monde là où les transitions démocratiques s'imposaient, ce scénario a toujours été respecté: en Guinée par exemple pour citer un exemple proche du cas malgache ou encore récemment au Mali (voir article par ailleurs: http://monjangaia.over-blog.com/article-andry-rajoelina-et-les-anciens-presidents-out-pour-la-presidentielle-75734008.html). Andry Rajoelina lui-même avait promis au tout début de sa prise de pouvoir qu'il ne se présenterait pas; puis solennellement, il l'a encore annoncé à l'approche du scutin avorté du 24 juillet avant de se raviser en ayant constaté la candidature de Lalao Ravalomanana.

Un leurre

Justement pour Lalao Ravalomanana ensuite. Elle a été désignée par la mouvance de son mari, ce qui est tout à fait légitime en étant une ressortissante malgache au-delà du fait qu'elle ne remplisse pas les conditions d'éligibilité car n'ayant pas résidé 6 mois consécutifs sur le sol malgache. Mais en la désignant, la mouvance Ravalomanana a implicitement rompu la parole donnée par son chef, celle de se tenir à l'écart de l'élection présidentielle en contrepartie de son retour au pays. Une promesse conjointement donnée par Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina à la communauté internationale pour sortir Madagascar de la crise dans ce qui a été appelé par la suite le principe du "ni, ni" (ni Ravalomana, ni Rajoelina). Lalao Ravalomanana n'a jamais fait de politique mais sa désignation relève d'une stratégie politique rondement menée pour faire revenir son mari au pouvoir. Il s'agit donc d'un leurre pour une "éventuelle candidature" de Marc Ravalomanana (voir article par ailleurs: http://monjangaia16.overblog.com/lalao-ravalomanana-candidate-la-mouvance-ravalomanana-fait-du-ravalomanana). La communauté internationale n'en est pas dupe d'autant qu'Andry Rajoelina a rompu lui aussi sa promesse en se présentant arguant justement la manipulation de Monsieur Ravalomanana derrière la candidature de son épouse. L'entourage proche du Président de la Transition ne l'a d'ailleurs jamais caché, c'est la candidature de l'ex-Première Dame qui a poussé leur protégé à se présenter ébranlant ainsi le principe du "ni, ni" (voir article par ailleurs:  http://monjangaia16.overblog.com/crise-malgache-au-bord-du-gouffre). Tout comme pour Andry Rajoelina, pour Lalao Ravalomanana, la condition non requise d'éligibilité ne consistue que la forme sur le principe pour la communauté internationale mais le fond revêt un caractère politique bien plus important.

Dommages collatéraux

Enfin pour Dider Ratsiraka, comme il l'a souvent répété, étant amnistié, il peut jouir de son droit fondamental, c'est-à-dire, de pouvoir se présenter à une élection de son pays. Ce qui est aussi légitime. Mais sa candidature subit les dommages collatéraux de la "fausse jurisprudence" de la CES en ayant accepté la candidature de Lalao Ravalomanana car tous les deux ne remplissent pas les 06 mois de résidence sur le sol malgache. Aussi, l'ancien Président de la République est désigné également comme l'un des protagonistes à cette crise à travers son statut d'ancien Chef d'Etat. Avec le Pr Albert Zafy, il a toujours été associé dans le processus de sortie de crise dès les origines des négociations et en tant que tel, la logique et surtout l'apaisement politique impose qu'il reste à l'écart de tout processus électoral. Sa candidature a  fait aussi remarquer une chose, celle de vouloir semer la zizanie. Didier Ratsiraka a toujours soutenu la réconciliation au sommet initiée par le FFKM pour une solution pérenne aux crises politiques chroniques que traverse le pays. Une initiative qui veut releguer les élections au second plan en redéfinissant une nouvelle transition. Mais c'est une position qui est diamétralement opposée à celles de la communauté internationale, de l'ensemble de la classe politique malgache ou de la société civile qui ne jurent que par les élections comme sortie de crise; la transition actuelle ayant déjà duré plus de 04 ans. D'où sa candidature se trouvant sur le banc des indésirables que ce soit pour la forme ou pour le fond.

Sens patriotique

Ainsi, sans le retrait volontaire de ces 3 candidats, ce qui est fort probable, la nouvelle CES va s'adjuger d'une lourde responsabilité. Mais déjà, sans être encore opérationnelle, elle fait l'objet de vives critiques, notamment sur sa composition, en y incluant des représentants des signataires de la feuille de route. Ce qui, aux yeux de certains, fera de ces représentants comme juges et parties lors des jugements électoraux. On reste attentif donc sur le cours des événements surtout sur la suite de la mise sur pied de cette fameuse CES et des premières décisions qu'il aura à rendre, notamment sur la liste des candidats à la présidentielle. Une chose reste sûre dans toutes ces incertitudes, le mois d'août nous délivrera le dénouement de cette crise politique malgache. Soit Madagascar verra des élections libres, démocratiques et reconnues par tous y compris la communauté internationale, soit le pays sombre dans un chaos indescriptible et dans un avenir incertain. La balle est dans le camp des politiques et de leur... sens patriotique.

Eddy Rabe

Un bureau de vote dans la ville de Majunga. Les Malgaches connaîtront-ils l'effervescence d'un bureau de vote cette année? C'est toute la question qui reste en suspens dans le courant de ce mois d'août.

Un bureau de vote dans la ville de Majunga. Les Malgaches connaîtront-ils l'effervescence d'un bureau de vote cette année? C'est toute la question qui reste en suspens dans le courant de ce mois d'août.

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