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Monjangaia

Monjangaia

C'est un blog d'informations et d'analyses sur l'actualité internationale en général, et, malgache, en particulier.

Publié le

La nouvelle Cour Électorale Spéciale ( CES ) n'aura pas fait durer trop longtemps le suspense. Aussitôt les requêtes reçues, elle a tranché. Elle a donc rendu sa décision suivant les requêtes déposées par les personnalités et les entités habilitées à le faire en excluant les candidatures de Lalao Ravalomanana, de Didier Ratsiraka et de Andry Rajoelina. Trois candidatures controversées validées par l'ancienne CES dans sa décision du 03 mai 2013 qui vont finalement être exclues pour cause d'illégalité comme 5 autres dont celles de Ny Rado Rafalimanana, de Kolo Christophe Rolland Roger, de Jules Etienne Rolland, de Rasolovoahangy Roseline Emma et de Rakotomalala Marcel Fleury. Tout semble donc réuni pour la tenue des élections. En effet, l'irrégularité flagrante constatée pour ces trois candidatures notamment, a constitué un blocage au processus électoral. Ce qui a amené la restructuration et la recomposition de la CES et la révision de la décision du 03 mai 2013. Ces deux points fondamentaux amenant aujourd'hui l'exclusion de ces candidatures ont été apportés par l'impulsion de la communauté internationale qui a vivement fait savoir sa déception voire son mécontentement au constat du blocage du processus électoral. Mais aujourd'hui, il va sans dire que le retrait de ces candidatures n'est pas apprécié par tout le monde, entre autres par les mouvances Ravalomanana et Rajoelina. Et c'est là le comble de l'histoire.

Sans tarder, les réactions ont fusé dès l'annonce de cette décision de la CES dans la soirée du 17 août 2013. Les mouvances Ravalomanana et Rajoelina, entre autres, ont été les plus actives en ce sens. L'une et l'autre ont fustigé la communauté internationale rendant celle-ci responsable de la décision qu'elles jugent de politique rendue par la CES. Elles ont aussi dénoncé l'ingérence manifeste de la communauté internationale dans la souveraineté d'une institution de la République. Il est vrai que la communauté internationale ne peut être dissociée de la présente situation dès lors qu'elle a imposé à la classe politique malgache le plan en 7 points dont la recomposition de la CES et la révision de la décision du 03 mai 2013, visant surtout à exclure les candidatures de Lalao Ravalomanana, de Didier Ratsiraka et de Andry Rajoelina. Mais pour la communauté internationale, l'ordre constitutionnel ne peut s'obtenir par la violation de la loi d'autant qu'elle a conduit au blocage du processus électoral. Or à ses yeux seules les élections peuvent garantir la sortie de crise à Madagascar. C'est un souhait formulé également par une grande majorité de la population, d'une frange de la classe politique et de la société civile. Aussi, il ne faut pas non plus oublier que des engagements ont été pris par Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina vis-à-vis de la communauté internationale, qui sont, de ne pas se présenter à l'élection présidentielle. Au-delà de son inégibilité (n'ayant pas résidé 6 mois consécutifs sur le territoire malgache), Lalao Ravalomanana, à travers sa candidature, a implicitement rompu cet engagement pris par son époux. C'est sa candidature d'ailleurs qui a poussé Andry Rajoelina à se porter lui aussi candidat, selon ses arguments, et ce qui paraît, en effet, légitime pour lui au vu du contexte hautement politique. Quant à Didier Ratsiraka, sa candidature en revêtant l'inégibilité (n'ayant pas également résidé 6 mois consécutifs sur le territoire malgache), a surtout été déposée pour semer la zizanie voire saborder le processus électoral. L'objectif pour l'Amiral avant toute élection, c'est la réconciliation, le dialogue malgacho-malgache et la redéfinition d'une nouvelle transition. Il en est d'ailleurs l'instigateur avec la conférence au sommet des 4 chefs d'Etats dont lui, Albert Zafy, Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina, initiée par le FFKM ou le Conseil Oecuménique des Eglises Chrétiennes de Madagascar. Un schéma de sortie de crise qui n'est pas approuvé par la communauté internationale et qui est contestable chronologiquement, bien que judicieux, car la transition actuelle a trop duré.

La balle dans le camp de la CENIT

Aujourd'hui, les dés sont jetés. La CES a rendu sa décision et l'on ne peut aujourd'hui lui reprocher de ne pas se conformer à la loi. Dans sa décision du 17 août 2013, elle a d'ailleurs stipulé que l'annulation des candidatures de Lalao Ravalomanana, de Didier Ratsiraka et de Andry Rajoelina relève d'une anomalie de la décision de la précédente cour dans... l'application de la loi et celle des 5 autres candidatures dans l'application de la loi et pour fausse information résultant des pièces du dossier. Mais aussi limpide qu'elle soit, cette décision ne va pas être respectée par les partisans des mouvances Ravalomanana et Rajoelina. La mouvance Ravalomanana a fait savoir que Lalao Ravalomanana est et restera sa candidate bien qu'elle ait la possibilité de la remplacer, et, a affirmé sa détermination à saborder l'élection en exhortant ses partisans à "descendre dans la rue". Du côté des "Rajoelina", on entend le même son de cloche mais à une nuance près, c'est que Edgar Razafindravaha, candidat désigné au départ par la mouvance Rajoelina, pourrait se substituer au remplacement de la candidature de l'actuel Président de la Transition. Au vu de ces différentes déclarations, l'on se pose la question sur le degré de patriotisme de ces gens. Madagascar a besoin de ces élections pour sortir de cette période transitoire et de la crise politique en général. Au nom de quelle élection, de quelles études statistiques, un certain Mamy Rakotoarivelo, Président du Congrès de la Transition (Assemblée Nationale) et leader de la mouvance Ravalomanana ose-t-il prétendre qu'en excluant les 3 candidats, la CES ou encore la communauté internationale a privé de voix plus de la moitié des électeurs malgaches? C'est dire à quel point cet homme ne voit que le bout de ses privilèges, ne sert que les intérêts de son patron confortablement réfugié en Afrique du Sud et ignore le sort des millions de Malgaches qui n'ont jamais autant souffert dans la vie quotidienne que durant cette transition. L'on salue au passage la sagesse de l'Amiral Didier Ratsiraka, qui s'est muré dans le silence ( pour l'instant? ) et ne s'est pas versé dans la provocation ni dans la défiance à l'instar des deux autres dans l'intérêt supérieur de la Nation. Lui qui a d'ailleurs déjà annoncé qu'il se retirerait paisiblement dans sa retraite et dans son coin si ses propositions de sortie de crise n'étaient pas suivies. Est-ce l'aurore d'une retraite politique pour le fondateur de l'Arema? L'histoire nous l'apprendra. Pour l'heure, l'on peut dire que la balle est désormais dans le camp de la CENIT. De cet organisme chargé des élections dépendront le sort et l'avenir du pays. Sa présidente, Attalah Béatrice, a assuré que son équipe était prête; il lui reste donc à concrétiser cette assurance. Car la tâche de la CENIT n'est pas simple et elle s'est encore plus constituée d'obstacles avec l'attitude de certains candidats exclus. Mais seules les élections, l'expression du choix du peuple peuvent faire avancer Madagascar et le sortir de cette impasse politique. Savoir mobiliser les Malgaches à s'exprimer par la voie des urnes et organiser des élections transparentes, démocratiques et équitables, c'est ce qui incombe à la CENIT. Elle se doit, par tous les moyens, d'être à la hauteur de ces exigences. C'est impératif. En avant les élections!

Eddy Rabe

De gauche à droite et de haut en bas: Andry Rajoelina, Didier Ratsiraka et Lalao Ravalomanana, les trois personnalités dont les candidatures ont bloqué le processus électoral de sortie de crise; situation qui a amené la recomposition et la restructuration de la CES ainsi que la révision de la décision du 03 mai 2013 ayant validé leurs candidatures.

De gauche à droite et de haut en bas: Andry Rajoelina, Didier Ratsiraka et Lalao Ravalomanana, les trois personnalités dont les candidatures ont bloqué le processus électoral de sortie de crise; situation qui a amené la recomposition et la restructuration de la CES ainsi que la révision de la décision du 03 mai 2013 ayant validé leurs candidatures.

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M
Bon départ pour ces élections tant attendues qui vont pouvoir démarrer dans de bonnes conditions et espérons que notre pays connaisse la paix enfin.
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