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Monjangaia

Monjangaia

C'est un blog d'informations et d'analyses sur l'actualité internationale en général, et, malgache, en particulier.

Publié le par Eddy Rabe
Mondial 2014: une Coupe du Monde époustouflante!

Déjà 136 buts et nous ne sommes qu'à la fin des matchs de groupes. Rien qu'à ce nombre de buts, à ce stade de la compétition, ce Mondial brésilien entre déjà dans l'histoire en étant le plus prolifique. L'on assiste en effet à une Coupe du Monde spectaculaire, très ouverte sur le plan sportif et festive. Les milliards de spectateurs à travers le monde ne peuvent que s'en réjouir car la planète vit football depuis le 12 juin dernier jusqu'au 13 juillet prochain. Pour ce premier acte, les 32 nations engagées dans la compétition avaient bien joué le jeu, le spectacle était là: de rebondissements en qualification historique jusqu'en sanction exemplaire, on aura tout vu.

Sans avoir commencé, le Mondial brésilien a déjà fait couler beaucoup d'encre. Le monde entier assistait, avec admiration ou étonnement, cela va de soi, aux multiples manifestations qui embrasaient le pays, de Brasilia à Rio, quelques mois avant le début de la compétition. La classe moyenne brésilienne s'insurgeait contre le coût faramineux de l'organisation de cette 20ème Coupe du Monde de football. La facture s'élève en effet à plus de 10 milliards d'euros et tant bien même qu'ils soient des fous de football, il existe d'autres priorités plus urgentes que le ballon rond selon la majorité des Brésiliens. Mais à la vieille du premier coup de sifflet, les manifestants décrétaient une trêve d'autant que la victoire du Brésil lors du match inaugural face à la Croatie apaisait la tension et rassemblait le peuple brésilien derrière son équipe nationale. Place au jeu!

Récidiviste

Lors de cette phase de qualifications, les grandes équipes supposées être favorites déchantaient. La surprise venait de l'Espagne, tenante du titre et double championne d'Europe consécutive, sortie dès le 1er tour en ayant été laminée par les Pays-Bas lors du premier match et dominée par le Chili au second. Cette Coupe du Monde a peut-être marqué la fin d'une génération et d'une belle équipe d'Espagne qui a dominé le football mondial pendant 06 années consécutives. Le Brésil, malgré la victoire au premier match, n'était pas séduisant, et sans le génie de Neymar, aurait été bien embêté pour s'extirper de la phase des poules. Quant à la grande Allemagne, c'est mi-figue, mi-raisin, bien qu'elle ait pulvérisé le Portugal. Le Portugal, qui, d'ailleurs, a fait ses valises à l'issue du 1er tour, sans convaincre, mené par un Cristiano Ronaldo pas au mieux de sa forme et qui n'a marqué qu'un seul petit but. L'Argentine aussi ne semble pas dans les grands jours sur le jeu qu'elle avait proposé et il a fallu, à chaque fois, le talent de son sauveur Messi pour l'épargner des mauvaises surprises. Et que dire de l'Italie et de l'Angleterre, deux grandes nations du football qui se sont fait sortir également au premier tour. Mais l'Italie a laissé son empreinte à ce Mondial à travers son défenseur Giorgio Chiellini qui s'est fait mordre par l'attaquant uruguayen Luis Suarez lors de la "petite finale" de qualification qui opposait les 2 équipes. Luis Suarez n'était pas à son premier fait d'armes en matière de morsure sur le rectangle vert. Que ce soit aux Pays-Bas où il évoluait sous les couleurs de l'Ajax ou en Angleterre avec Liverpool, la star de l'équipe de l'Uruguay s'est fait déjà connaitre pour son penchant à vouloir aiguiser ses incisives sur ses adversaires. Jamais deux sans trois dit-on, Luis Suarez a récidivé une troisième fois mais cette fois-ci avec sa sélection et en Coupe du Monde. Pour son malheur, la FIFA a moyennement apprécié l'acte, qu'il a eu la maladresse de minimiser, mais lorsque la grande instance internationale du football se fâche, elle ne badine pas sur les moyens. Résultat: l'attaquant de l'Uruguay et de Liverpool écope de 09 matchs de suspension avec la Celeste (appellation attribuée à l'équipe nationale de l'Uruguay) et de 04 mois d'interdiction d'activités liées au football. Luis Suarez a été même prié de quitter le camp de base de sa sélection juste après la publication de la sentence. La sanction est lourde. Elle est même exemplaire et historique dans un Mondial; là également cette édition brésilienne se démarque. Est-elle méritée? Le débat est ouvert là-dessus et chacun y va de son petit aperçu, mais sur le fond, la FIFA s'est peut-être basée sur le caractère récidiviste du joueur.

L'Equipe de France séduit

A l'inverse de tout cela, le Mondial brésilien a réservé de belles révélations. L'Equipe de France de Didier Deschamps d'abord. La bande à Karim Benzema est entrée dans l'histoire de l'Equipe de France en étant l'équipe la plus jeune à avoir participé à une phase finale de Coupe du Monde. Au-delà de l'âge, elle séduit autant sur le jeu que sur l'efficacité. En écrasant la Suisse 5-2, les Bleus de Didier Deschamps ont marqué les esprits et beaucoup les voient aller loin dans la compétition, même ceux qui, d'habitude, les décriaient à tort ou à raison. D'ailleurs, en se qualifiant en huitième de finale, les Bleus ont déjà rempli leur objectif mais connaissant la culture de la gagne du sélectionneur, l'appétit viendra certainement en mangeant pour cette équipe. Et au vu de l'engouement constaté autour du groupe que ce soit au Brésil ou en France, l'on constate que l'amour et la passion des supporters ont été retrouvés. Il semble bien loin la tragédie de Knysna. Dans le rayon des révélations, il faut souligner le parcours du Chili et du Mexique. En voyant jouer ces deux équipes sans grands noms de star, on se remémore à jamais que le football est un sport collectif et que sans envie, le talent ne suffit pas. Mais dans son ensemble, sur ce qu'on a vu sur le plan sportif, la compétition est très ouverte. Les équipes se donnent à fond malgré la chaleur et l'humidité et c'est tant mieux pour le spectacle.

Dilemmes des primes

Plus proche de nous enfin, les équipes africaines ont montré deux visages. D'abord, il y a celles qui ont satisfait comme l'Algérie et le Nigéria; et celles qui ont déçu ou même déplu comme le Cameroun. Ainsi, l'Algérie a écrit son histoire dans ce Mondial brésilien. Elle s'est qualifiée pour la 1ère fois en 1/8 ème de finale d'une phase finale de Coupe du Monde. Pour les joueurs et les Algériens le moment est historique et fort en symbole car les Fennecs vont retrouver l'Allemagne pour le tour suivant; l'Allemagne qui leur avait privé d'une qualification en 1/8 ème de finale lors de la Coupe du Monde en 1982 suite à un match arrangé entre les Allemands et les Autrichiens leur permettant de se qualifier. Pour le Nigéria, la qualification a été surtout obtenue grâce à l'implication et à l'envie affichées par les joueurs mais surtout à un grand gardien, Vincent Enyama. Quant aux trois grandes nations de football africain que sont la Côte-d'Ivoire, le Ghana et le Cameroun, l'élimination dès le 1er tour est plus que décevante, avec une circonstance atténuante pour le Ghana qui se trouvait dans un groupe très relevé qualifié même de "groupe de la mort". En effet, au-delà des performances sportives, ce sont les dilemmes extra-sportifs qui entouraient ces équipes africaines, notamment sur la question des primes, qui dérangent et exaspèrent. Le Cameroun de Samuel Eto'o se retrouve le plus pointé du doigt en se faisant remarquer de n'avoir pas voulu monter dans l'avion pour conduire la délégation au Brésil sans que le problème des primes ne soit réglé. Avec zéro point à l'issue du 1er tour et des altercations entre joueurs sur le terrain, le Cameroun ne s'est pas relevé de ses maux internes au Brésil. Les règlements de compte au retour de l'équipe au pays risquent d'être farouches. Malgré le côté sympathique affichée par l'équipe du Ghana, elle n'a pas été épargnée non plus par le problème des primes. Les joueurs avant le dernier match avaient exigé le règlement de celles-ci en liquide et il a fallu que la fédération ghanéenne fasse parvenir en avion du Ghana en grosses coupures la rondelette somme de 3 millions de dollars. Et même le Nigéria en ayant été qualifié avait séché un entraînement avant ces 1/8 ème de finale pour pouvoir négocier les primes. Les problèmes de primes peuvent exister et survenir dans toutes les sélections du monde pas qu'africaines mais en Afrique elles deviennent trop récurrentes. Il est peut-être temps d'en apporter une solution viable et pérenne. Pour la Côte-d'Ivoire, l'occasion a été manquée par la génération Drogba d'entrer dans l'histoire du football ivoirien en n'ayant pas réussi de se qualifier en 1/8 ème de finale après trois participations consécutives en phase finale de Coupe du Monde. Ce 28/06/2014 débutent les 1/8 ème de finale du Mondial brésilien avec des affiches alléchantes mais comme à la phase des poules, les férus du ballon rond espèrent encore plus de spectacle.

Eddy Rabe

Fuleco, la mascotte de la 20ème édition de la Coupe du Monde du football au Brésil.

Fuleco, la mascotte de la 20ème édition de la Coupe du Monde du football au Brésil.

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Publié le par Eddy Rabe

Madagascar fête ce 26 juin 2014 le 54ème anniversaire de son accession à l'indépendance. Un événement particulier pour les Malgaches, célébré en liesse comme chaque année et qui constitue l'un des rares moments, si ce n'est le seul, pour la population d'afficher son patriotisme et sa fierté envers son pays. Après ce demi-siècle d'indépendance en effet, le constat sur le développement du pays prête plus au désespoir. Crises politiques, mauvaise gouvernance, corruption tel est le lot de vicissitudes qui ont émaillé l'histoire de Madagascar pendant ces 54 ans. Cette année, la fête de l'indépendance revêt un caractère particulier car c'est la première célébrée après les 05 ans de crise politique et l'instauration d'un pouvoir légitime élu démocratiquement. C'est un nouvel avènement, celui de la IVème République sur lequel repose l'espoir de tout un peuple d'aspirer à un avenir meilleur.

Les instigateurs du mouvement populaire de 1972 ayant entraîné le renversement du régime de Philibert Tsiranana, père de l'indépendance, ont dû amèrement constater leur désappointement 42 ans après leur lutte. A l'époque, ces trublions de la Place du 13 mai 1972, la plupart des jeunes universitaires dénoncèrent le néocolonialisme du pouvoir et réclamèrent une souveraineté plus juste pour Madagascar afin que les Malgaches puissent décider eux-mêmes de la destinée de leur pays. Quatre décennies plus tard, non seulement, les voeux souhaités d'un Madagascar meilleur n'ont pas été exaucés, mais aussi, le pays se retrouve loin, bien loin de son niveau de vie de1972. Au lendemain de l'indépendance jusqu'en 1972, Madagascar faisait pourtant figure de proue des pays les plus riches en terme de revenus par habitant parmi les pays ayant bénéficié de la décolonisation de par le monde. Aujourd'hui, Madagascar fait partie des pays les plus pauvres de la planète; un peu plus de 90% de la population vivent dans une extrême pauvreté. En 50 ans d'indépendance, la Grande Ile n'a pas su trouver les bonnes orientations politiques efficaces pour se développer. Six régimes (sans compter l'actuel instauré il y a tout juste 6 mois) se sont succédés au pouvoir et tous endossent une part de responsabilité pus ou moins grande de la situation dans laquelle se trouve actuellement le pays. La politique n'a jamais servi les gouvernés. Bien au contraire, les politiciens se sont servis plutôt qu'ils n'ont servi. Depuis l'indépendance, jamais Madagascar ne s'est retrouvé sur une phase ascendante de développement. Pire, à cause des politiciens opportunistes et dénués de tout sens de devoir et de patriotisme, ce pays a connu 04 crises politiques majeures (1972, 1991, 2002 et 2009) plongeant, à chaque fois, dans le marasme sa situation économique. En moyenne donc, sur ces 54 ans d'indépendance, 01 crise politique vient interrompre la dynamique de Madagascar tous les 12 ans. C'est trop pour espérer une stabilité pérenne en vue de construire une nation solide en voie de marche pour le développement. La dernière en date d'ailleurs, longue de 05 ans (2009-2014), a de plus en plus fait sombrer le pays.

54 ans de désenchantement

Actuellement, les Malgaches sont résignés et ne croient plus depuis longtemps à leurs dirigeants, qui ne se sont préoccupés que de leurs propres intérêts. Le fatalisme a gagné l'ensemble de la population. Chacun use de ses propres moyens pour améliorer son quotidien et plus personne ne songe réellement à un avenir meilleur. Pourtant, ce ne sont pas les ressources naturelles qui manquent à ce vaste pays. Madagascar est potentiellement riche mais il a été pillé par ses dirigeants sans que la majorité de la population n'ait pu bénéficier des retombées de ces richesses. L'emprise des puissances étrangères sur la classe dirigeante n'arrange en rien la situation car comme beaucoup de pays colonisés, Madagascar reste sous influence de l'ancien pays colonisateur. L'ombre du pays colonisateur plane à chaque grande décision politique locale pour préserver ses intérêts, quitte à protéger et à soutenir le pouvoir complaisant aussi despote soit-il et peu importe ce peut subir ou penser le petit peuple. D'ailleurs, comment Madagascar peut-il jouir pleinement de son indépendance quand on sait que même son budget est tributaire des aides extérieures? C'est un vrai paradoxe après 54 ans d'indépendance et ce que peut représenter potentiellement le pays. Depuis janvier 2014, un nouveau pouvoir s'est installé. Un pouvoir qui fait entrer Madagascar dans l'ère de la IVème République. Comme à l'accoutumée, les nouveaux dirigeants promettent monts et merveilles pour sortir le pays de la pauvreté. Sans être médisant de ce nouveau pouvoir mais les 06 mois de la conduite des affaires de la nation prêtent au scepticisme. Ce qu'il y a malheureusement à retenir dans ce pays, c'est que le pouvoir et les hommes changent mais les méthodes de gouvernance demeurent. Il serait peut-être tôt de tirer une conclusion sur ce pouvoir, maître de cérémonie de la première fête de l'indépendance de la IVème République, mais, après 54 ans de désenchantement, les Malgaches peuvent légitimement être en droit d'être impatients.

Eddy Rabe

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En match d'ouverture de son Mondial, le Brésil a remporté la victoire 3-1 face à la Croatie. Une victoire acquise non sans peine et entachée d'un fait de jeu qui a basculé le cours du match. La "Seleçao" donnée favorite d'une compétition organisée chez elle n'a pas su maîtriser ce match. Brouillons tactiquement et fébriles techniquement, les Brésiliens ont été malmenés, durant tout le match, par des Croates bien regroupés et très disciplinés. Le début du match a bien montré cette volonté des joueurs croates en bousculant la bande à Neymar par des contres qui ont d'ailleurs mené à l'ouverture du score sur un but marqué contre son camp par le défenseur Marcelo sur un centre d'un Olic d'un grand soir. Sous pression, le Brésil a été condamné d'attaquer mais les attaques sont menées très bas loin de Fred, l'attaquant de pointe brésilien qui n'a presque pas touché le ballon en 1ère période. Il a fallu le génie et la hargne de Neymar, le seul qui a surnagé dans l'équipe brésilienne, pour voir le Brésil égaliser. Après, la suite, c'est ce fait de jeu pour un pénalty sifflé en faveur du Brésil sur une faute inexistante sur Fred, que le monde entier a sans doute constaté. Neymar s'est ensuite chargé de donner l'avantage à son équipe en le transformant. Puis vint ce but de Oscar dans les arrêts de jeu sur lequel le gardien croate n'est pas exempt de tout reproche. Le Brésil a gagné mais le score ne reflète pas du tout la physionomie du match. La vaillance des Croates, sans doute frustrés du déroulement du match, méritait meilleur sort. Cette "Seleçao" inquiète et le sélectionneur, Luis Felipe Scolari, l'a certainement constaté et pourrait procéder à des réglages. Mais ce n'est que le premier match et la pression sur cette sélection brésilienne est énorme avec en toile de fond des contestations sociales dans le pays dénonçant l'organisation coûteuse de ce Mondial. Le second match du groupe sera le bienvenu pour bien juger la valeur de cette équipe du Brésil car à part Neymar, elle est loin, très loin des attentes reposées en elle.

Eddy Rabe

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