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Monjangaia

Monjangaia

C'est un blog d'informations et d'analyses sur l'actualité internationale en général, et, malgache, en particulier.

Publié le par Eddy Rabe
Le cockpit de l'ATR 72-600. Un cockpit ultra-moderne où les cadrans à aiguilles ont disparu au profit des écrans tactiles et des tablettes. Air Madagascar s'est doté là d'un nouvel appareil très moderne qui va dépoussiérer un peu l'image de la compagnie aérienne malgache dont la flotte est très vieillissante.

Le cockpit de l'ATR 72-600. Un cockpit ultra-moderne où les cadrans à aiguilles ont disparu au profit des écrans tactiles et des tablettes. Air Madagascar s'est doté là d'un nouvel appareil très moderne qui va dépoussiérer un peu l'image de la compagnie aérienne malgache dont la flotte est très vieillissante.

Longtemps prise en otage par les péripéties de la politique malgache et minée par de mauvaises gestions, la compagnie aérienne malgache, Air Madagascar, essaie de reprendre un nouveau souffle avec la volonté du pouvoir de dynamiser le tourisme. Cette volonté s'est traduite en acte avec la livraison d'un nouvel appareil pour agrandir la flotte. Il s'agit d'un ATR 72-600 flambant neuf.

La dernière fois que Air Madagascar a partagé la joie de recevoir un nouvel aéronef, c'était en 2012. (voir article par ailleurs, http://www.monjangaia.fr/le-voron-tsara-dia-fait-peau-neuve) A l'époque, le pouvoir de transition de Andry Rajoelina s'est félicité en grandes pompes d'avoir pu doter la compagnie aérienne de deux appareils Airbus A340-300 pour des vols long-courriers, mais surtout des appareils pouvant survoler le ciel européen contournant ainsi la sanction infligée par l'Union Européenne sur la compagnie malgache. Ces appareils de l'époque permettaient ainsi à Air Mad de desservir l'Europe grâce à un accord de leasing établi avec Air France; les 2 Airbus étant sous immatriculation française. Des années plus tard, Madagascar se trouve toujours englué dans la liste noire de l'annexe B de l'aviation civile européenne et la compagnie aérienne s'enfonce de plus en plus dans un gouffre financier. Les mesures structurelles s'imposent donc. Ce qui n'a pas échappé au nouveau pouvoir car Air Madagascar constitue une fierté et un symbole national. Tout régime successif a toujours fait de la compagnie aérienne sa chasse gardée. Le pouvoir Rajaonarimampianina n'a pas dérogé à la règle. Avec le nouveau départ du pays après la transition, le pouvoir mise désormais sur le tourisme dans le cadre de sa politique de développement et Air Madagascar en devient le fer de lance. Mais qui dit compagnie aérienne, dit avions et ceux de Air Mad sont vétustes et insuffisants pour pouvoir s'aligner aux ambitions du boom touristique espéré. Ainsi, après avoir rendu les deux Boeing 737-200 un peu vieillots à leurs propriétaires, l'acquisition de nouveaux appareils est devenue impérative. Ce qui reste tout de même une entreprise périlleuse pour la compagnie malgache au vu de ses capacités financières très limitées et de celles de son actionnaire majoritaire, l'Etat malgache. Il a donc fallu mener d'intenses tractations et Air Mad a jeté son dévolu au constructeur franco-italien basé à Toulouse, ATR.

Réformes structurelles nécessaires

Livraison est donc faite du nouvel appareil ATR. Il s'agit du modèle ATR 72-600. C'est un appareil très moderne livré neuf qui va renforcer la flotte de la compagnie pour des dessertes domestiques et régionales. Un autre appareil sera livré dans un délai de 01 mois suivi de 3 autres un peu plus tard. Cette dotation d'avions constitue une véritable bouffée d'oxygène pour Air Madagascar et un coup parfait pour le pouvoir, d'autant que, de la bouche même du président Hery Rajaonarimampianina, aucun centime n'a été déboursé des caisses de la compagnie ni de celles de l'Etat pour l'acquisition de ces ATR. Il s'agit d'un contrat de leasing établi directement avec le constructeur de Toulouse. A noter qu'un Boeing 737 est également annoncé pour venir étoffer la flotte d'Air Mad bien que l'arrivée de celui-ci n'ait pas encore été dévoilée. L'enthousiasme affiché par le chef de l'Etat et les pontes de la compagnie aérienne lors du vol inaugural reliant Nosy-Be à Antananarivo montre leur satisfaction et leur volonté à aller de l'avant pour redresser Air Madagascar. Et l'acquisition de ces nouveaux appareils traduit à merveille cette ligne directrice. Maintenant, beaucoup restent encore à faire et ces appareils acquis ne sont pas des baguettes magiques, tant il faut rappeler aussi qu'ils n'appartiennent pas définitevement à Air Madagascar. Le redressement de la compagnie n'est pas réellement effectif tant que les réformes structurelles nécessaires ne seront pas réalisées, avec cela le bannissement des dépenses inutiles et des avantages dispendieux accordés à une certaine catégorie du personnel. Des prérogatives incompréhensibles d'ailleurs pour l'ensemble des Malgaches et qui suscitent de vives polémiques sous les chaumières au vu de la performance de la compagnie constamment asphyxiée financièrement ou tout simplement au vu de l'économie du pays en général. L'Etat, le pouvoir accessoirement, doit enfin se cantonner à son rôle d'actionnaire et ne doit interférer avec la gestion de cette entreprise. Il doit se contenter et faire du mieux dans son rôle dans la facilitation du développement du secteur du tourisme. C'est en effet l'une des meilleures façons de contribuer au nouvel envol du "Voron-tsara dia"*.

* : devise en malgache de la compagnie aérienne Air Madagascar, signifiant, littéralement, l'oiseau qui fait bon vol.

EDDY RABE

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V
il est plus urgent pour ce regime de s atteler a repondre à l insecurité sortir le pays de la crise la misère galopante les foyers de tensions qui naissent dans les 4 coins de l ile et puis rassurer les nouveaux investisseurs
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