Il y a 48 heures, une nouvelle année a fait son apparition: 2016. Celle qui l'a précédée, 2015, a donc tiré sa révérence avec son lot d'épreuves et de peines. 2015 fut une année difficile, faut-il le rappeler. Elle fut le théâtre de drames humains en tous genres. Les péripéties des vagues de migrants ont malheureusement occupé une grande partie de l'année et continuent toujours d'alimenter la scène médiatique. La réalité de ces hommes et femmes accompagnés d'enfants pour la plupart ne peut laisser insensible. Cette photo tragique d'un petit garçon syrien mort noyé au bord d'une plage turque interpelle à l'indignation et rappelle à quel point le sort des migrants amplifié et dévoilé en 2015 est plus qu'insoutenable. A côté de cela, il ne faut pas non plus oublier que la folie des hommes sous couvert d'une religion déviée à l'interprétation d'une idéologie haineuse a fait de 2015 une année particulièrement douloureuse et sanglante. En Afrique, au Nigéria, au Cameroun, au Tchad ou encore au Mali, des victimes d'attentats terroristes, dont Boko Haram en est le principal instigateur, se comptent par dizaines à chaque acte, et ce, sur une fréquence de plus en plus importante frisant le mensuel. A Paris, nul ne pourra oublier les événements tragiques qui ont frappé Charlie Hebdo. Le 13 novembre 2015 restera également à jamais gravé dans la mémoire de chacun pour se rappeler que ce jour-là, une équipée meurtrière de jeunes islamistes embrigadés a semé la terreur bouleversant ainsi, pendant un temps, le quotidien des Parisiens et plongeant la République dans un épisode rare et inédit de son histoire, l'état d'urgence.
A Madagascar, hélas, la vie des 90% de Malgaches englués dans l'extrême pauvreté ne s'est guère améliorée. Comme les 54 autres années la précédant, c'est-à-dire depuis l'indépendance, l'année 2015 ne fut pas propice pour eux. Face à l'apathie du pouvoir, ils sont depuis toujours abandonnés à leur sort. Ils assistent impuissants et fatalistes à l'incompétence, à l'indifférence et à la gabegie des dirigeants. Des dirigeants qui ne cessent de "s'empiffrer" pendant que le petit peuple trime et se contraint chaque jour d'être ingénieux pour s'offrir, ne serait-ce qu'un repas. L'occasion va encore être offerte à ces "chers" dirigeants de démontrer leur insouciance aux difficultés des Malgaches lors du banquet présidentiel de la cérémonie de présentation des voeux des institutions et des corps constitués. Un événement qui, vous l'aurez compris, ne sera accessible qu'aux privilégiés et aux apparatchiks du pouvoir mais qui coûtera bien cher aux contribuables malgaches déjà exsangues. Les catastrophes naturelles telles les inondations, les dégâts cycloniques et la famine dans le sud ont fait de 2015 une année particulièrement difficile pour les Malgaches. Il ne faut pas oublier non plus l'insécurité grandissante qui n'épargne aucune couche sociale en ville comme en campagne.
Enfin, il faut le reconnaître, 2015 aura été une année sombre mais sa page vient d'être tournée. En ce début de 2016, l'occasion est donnée d'aspirer à de meilleurs voeux pour cette nouvelle année. Qu'elle soit une année de vaillance et d'espérance, pour emprunter les mots au président Hollande. Et surtout, qu'elle insuffle un vent de paix et de tolérance, d'amour et de solidarité. Le monde a besoin de meilleurs auspices en ces temps troubles. Que 2016 nous les apporte et nous couve une santé de fer! Bonne Année à tous!
EDDY RABE