Comme c'est une nouvelle version du blog, je vous retranscris ici certains articles publiés sur l'ancienne version. Celui, ci-après, a été publié le 11 avril 2012. Bonne lecture!
L'Olympique de Marseille va devoir se confronter à une dure réalité à la fin de la saison. Sur le plan sportif, tout d'abord, il va falloir savoir digérer la mauvaise passe des mois de février et mars qui a abouti à cette série noire de 11 matches sans victoire toutes compétitions confondues avec 1O défaites et 1 nul. Ensuite, il faudra, financièrement, déborder d'ingéniosité et de lucidité pour compenser les manque-à-gagner sur un éventuel mauvais classement au championnat, et surtout, sur une non-qualification à la prochaine Ligue des Champions européenne. L'enjeu sera de taille car l'objectif consistera à bâtir une nouvelle équipe compétitive pour que le club relève la tête la saison prochaine. Car d'aucuns l'auront compris, ce club ne peut se complaire dans sa situation actuelle. Bref, il va falloir vite oublier cette saison tout en sachant se remettre en cause et tirer des enseignements de ce marasme. Et ce, de la direction aux joueurs en passant par le staff technique sans exception.
Pour ceux qui suivent de près l'Olympique de Marseille, ils auraient sans doute déjà pressenti certains signes annonciateurs qui révélaient la tempête dévastatrice que subit le club en ce moment. Et ces signes sont apparus juste après la saison euphorique où l'OM a remporté le titre de Champion de France avec une Coupe de la Ligue en bonus après 17 ans de disette. C'était il y a tout juste 02 ans.
Il y a tout juste 02 ans donc, le club phocéen n'a pas su garder des cadres importants dans son effectif et n'a pas su surtout remplacer ces joueurs importants en ayant trouvé les moyens de dilapider les comptes, pourtant bien garnis par la gestion de Pape Diouf, 5 années auparavant. Après l'euphorie aussi se sont révélées au grand jour les dissensions et les incompatibilités de cohabitation entre l'entraîneur et le directeur technique ainsi que la maladresse pour la direction de n'avoir jamais su ou pu retirer cette épine du pied. Enfin, nul n'ignore que depuis la saison dernière les caisses sont vides faute de compétence sur la gestion, surtout, du mercato d'été 2009-2010. Ainsi, la situation a toujours été tendue au sein de ce club depuis le début de la saison 2010-2011 jusqu'à aujourd'hui. D'abord, sur le plan financier, la mauvaise gestion du mercato a privé l'équipe d'une base solide qui faisait sa force lors de l'acquisition du titre un an auparavant. Les joueurs qui ont été recrutés pour la renforcer étaient des seconds choix faute de moyens. Didier Deschamps n'a d'ailleurs jamais obtenu satisfaction pour les joueurs sur lesquels il aurait voulu s'appuyer pour construire l'ossature de son équipe. L'OM a quand même fini 2e et remporté la Coupe de la Ligue et le Trophée des Champions mais c'était grâce à des bricolages par-ci par-là, à l'épanouissement d'André Ayew et à la culture de la gagne de Didier Deschamps.
Un manque de niveau
A partir de là, on voyait que c'était juste l'arbre qui cachait la forêt et que la cassure pendait au nez. Cette saison donc, à force de tirer sur la corde elle a fini par se casser. Non seulement, il y a toujours cette histoire de manque de moyens entraînant un mercato au minima (quand on remplace Lucho par Brandao sans vouloir jeter le discrédit sur le seul joueur brésilien,qui, d'ailleurs, est un joueur sympathique et attachant mais on comprend mieux la difficulté de l'OM à recruter) mais aussi, les mauvais rapports humains mal gérés au sein du club ont fini par se répercuter sur le sportif. Il ne faut pas non plus occulter que la politique du mercato dictée par la rigueur a montré les limites de nombreux joueurs. Beaucoup de joueurs, pour ne pas citer de noms, ne sont pas du niveau d'un club du standing de l'OM qui joue sur tous les tableaux. Et il ne faut pas leur en vouloir ni à l'entraîneur; ce n'est ni un manque de volonté ou "d'amour du maillot", c'est juste un manque de niveau pour un meilleur rendement pour le club. C'est ce niveau là que le club peut se payer, c'est à ce niveau qu'il a sa place. La formidable ascension après le début de saison calamiteux a montré le visage d'un OM avec de vrais joueurs de son standing. Force est de constater donc que cette année, l'OM n'a pu compter que sur 13 joueurs au maximum pour le haut niveau, ensuite le reste, ce n'est même pas du remplacement mais du bricolage. Après, si on bâtit une équipe avec du bricolage suite aux aléas d'une saison (blessures, suspensions...), il ne faut pas trop s'étonner de la situation où se trouve l'OM en ce moment. Le foot, certes, ce n'est pas une science exacte mais sur une saison, ça exige de la logique. Tout ceci ramène au fait qu'il sera encore temps à la fin de la saison de tirer des enseignements du passé pour bâtir une équipe compétitive pour l'année prochaine. Avec l'absence de la Ligue des Champions, beaucoup de meilleurs éléments vont partir mais là encore, il ne faudra pas se tromper sur le casting et surtout, il faut savoir vendre.
Supporters aux pratiques douteuses
De la direction aux joueurs, le déballage, l'examen de conscience et le grand nettoyage doivent se faire. Didier Deschamps va certainement quitter le navire mais qu'en sera-t-il pour José Anigo? Qu'il ne se croie surtout pas dédouané de la situation actuelle! Bizarre que depuis Gerets son ombre plane toujours sur des discordes avec l'entraîneur en place. Sa part de responsabilité est aussi engagée, et dans ce sens, son départ, pour l'intérêt supérieur du club, ne devrait pas se constituer comme un sujet tabou. Il en sera de même pour certains supporters qui tirent profit sur le dos du club et dont les pratiques douteuses ne sont pas de faits nouveaux aux yeux de tous. Il est temps pour ceux-ci de se comporter en supporters dignes et d'arrêter de se montrer en ridicule. Oui, ils ont été ridicules en ayant arboré des banderoles hors de circonstance lors des 1/4 de finale de la Ligue des Champions contre le Bayern Münich et en boudant leur équipe, comme si l'OM ou même une équipe française accède tous les ans à ce stade de la compétition. Ils n'ont pas le monopole de la passion pour l'OM; tout supporter ne se réjouit pas de la situation actuelle du club. Mais il y a une limite entre aimer un club et constituer un lobbying pour servir ses intérêts. Aimer son club, c'est l'accompagner quelle que soit la circonstance, dans le meilleur et dans le pire. Car, comme l'a si bien dit Pape Diouf une fois, les hommes passent mais l'OM restera toujours l'OM. Et de reprendre son successeur, Vincent Labrune, dernièrement: "L'OM est une institution et personne ne peut l'ébranler...". La grande famille olympienne devra donc retrouver la sérénité à tous les niveaux car c'est ce qui manque cruellement à ce club. Une sérénité pour apaiser les tensions, une sérénité pour retrouver les triomphes et une sérénité pour raviver les passions.
EDDY RABE