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Monjangaia

Monjangaia

C'est un blog d'informations et d'analyses sur l'actualité internationale en général, et, malgache, en particulier.

Publié le par Eddy Rabe

Comme c'est une nouvelle version du blog, je vous retranscris ici certains articles publiés sur l'ancienne version. Celui, ci-après, a été publié le 12 juillet 2011. Bonne lecture!

Depuis l'examen de la feuille de route amendée par le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l'Union Africaine (voir article par ailleurs Crise politique malgache: le statu quo! ), la sortie de crise à Madagascar reste dans le flou. Il va sans dire que le cas de l'ancien président de la république, Marc RAVALOMANANA, fait débat et préoccupe même au sein de la communauté internationale. Si le retour de celui-ci au pays et sa participation aux élections sont recommandés par la SADC (Communauté de Développement d'Afrique australe), il n'est pas dit que la HAT (Haute Autorité de la Transition), actuellement au pouvoir et dirigée par Andry RAJOELINA le permettra. C'est là que réside le problème et laisse perplexe la communauté internationale. La sortie de crise reste donc lié au sort de Marc RAVALOMANANA et l'avenir de tout un pays en devient tributaire. Mais pourquoi ce retour fait-il autant parler de lui?

D'abord, parce que l'ensemble de la classe politique ne le souhaite pas et c'est ce que la SADC a retenu dans son amendement de la feuille de route suite à la réunion de Gaborone (voir par ailleurs article Crise malgache: J-1 du clap final? ). Elle doute de la parole de celui qui, durant la crise de 2002, n'a pas jugé nécessaire d'appliquer les accords de Dakar qu'il a préalablement signés. Et quand il déclare, depuis son exil, qu'à son retour, il sera tolérant et il privilégiera la réconciliation, plus d'un doutent de son intention. Le doute s'installe quand bien même Marc RAVALOMANANA n'a pas voulu entendre parler d'une quelconque réconciliation durant son exercice du pouvoir après la crise et les affrontements de 2002.

Nonobstant le fait qu'il reste aussi un candidat redoutable à la présidentielle, la question de sa sécurité demeure un grand point d'interrogation. D'une part, les forces armées malgaches ont annoncé, dès la publication du communiqué du sommet des Chefs d'Etat de la SADC à Sandton demandant le retour sans conditions des exilés politiques malgaches et leur permettant de se présenter aux élections, qu'elles ne souhaitaient pas le retour de Marc RAVALOMANANA dans la situation actuelle (voir article par ailleurs RAVALOMANANA choyé, la HAT* acculée. ). Selon ce communiqué des hommes en treillis, ce retour pourrait conduire à des affrontements. Il faut noter que la plupart des hauts gradés des forces armées malgaches actuelles ont rencontré un parcours d'infortune durant les mandats de l'ancien président et ils ne manqueront certainement pas de le lui rappeler si ce retour vient à se concrétiser. Sans oublier que parmi la population des blessures morales et psychologiques ne se sont pas encore cicatrisées après la crise de 2002 suite aux brimades et aux emprisonnements perpétrés par le régime Ravalomanana. Ces gens ont largement contribué à sa chute et sont déterminés à l'empêcher à accéder au pouvoir quels qu'en soient les moyens. D'autre part, la SADC n'a pas voulu assurer sa sécurité une fois à Madagascar au nom du respect d'un pays souverain. Outre ce fait, la SADC, justement, a tenu compte de la réalité politique et sociale à Madagascar dans le contenu de son amendement à la feuille de route. Et cette réalité réside sur le fait que la HAT est loin d'être vacillante. Les forces armées la soutiennent, la machine administrative fonctionne et la population dans son ensemble (résignée?) l'accepte. La HAT fait face malgré les sanctions internationales et ne montre aucun signe de fébrilité en dehors de quelques actes de déstabilisation. Elle est déterminée à appliquer la feuille de route avec ou sans la participation de l'opposition composée entre autres des mouvances des anciens présidents RAVALOMANANA, RATSIRAKA et ZAFY. L'instauration de la Constitution de la 4e République, la mise en place du Parlement de la Transition (Congrès de la Transition et Conseil Supérieur de la Transition) et la formation d'un gouvernement dit de "consensus" au sein duquel on retrouve des principaux leaders de la mouvance Ravalomanana lui semblent donner raison en ce sens. Et aujourd'hui, c'est cette réalité là que la SADC veut faire communiquer à l'ensemble de la communauté internationale à travers son amendement. Elle a donc tranché dans le vif en laissant le cas Ravalomanana à l'appréciation de la HAT pour aussi, et il faut l'avouer, se débarrasser de la crise malgache qui commence à devenir pour l'organisation régionale un lourd fardeau, dans le sens large du terme, au fil du temps. Si sur ces points, le retour de RAVALOMANANA constitue un blocage, sa personnalité, son retour sur la scène politique pourra s'avérer problématique. (suite 2e partie)

EDDY RABE

Marc Ravalomanana se rendant à un bureau de vote du temps où il était Président de la République de Madagascar

Marc Ravalomanana se rendant à un bureau de vote du temps où il était Président de la République de Madagascar

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