Jean-Louis Borloo, l'ancien ministre français, a présenté ce 03 mars 2015 sa fondation qui va principalement oeuvrer pour l'électrification de l'Afrique. Le maire de Valenciennes, qui s'est retiré de la vie politique pendant presque 01 an suite à un souci de santé, a surpris pour son retour, en défendant la cause du développement du continent africain, notamment, sur le secteur de l'énergie. La fondation, qu'il a présentée et qui a reçu la garantie de l'appui de l'Etat français à travers les propos du président François Hollande, va appuyer les projets d'électrification dans les pays africains intéressés sans considération politique. Une agence sera mise en place en Afrique dès le début du second semestre de cette année pour piloter les projets et les travaux devront débuter avant la conférence mondiale sur le climat qui se tiendra à Paris en décembre. Entretemps, Jean-Louis Borloo va lever des fonds et exhorte le secteur privé à le suivre dans l'aventure. Car pour lui, il n'est pas normal que le taux d'électrification en Afrique n'est que de 25% or que la norme mondiale est de 92%. Pourtant, selon toujours l'homme politique français, l'Afrique dispose de toutes les ressources nécessaires pour profiter des énergies renouvelables pour la production de l'électricité. Le secteur peut également constituer un gros marché pour l'Europe et la France a-t-il notamment ajouté. Cette initiative de Jean-Louis Borloo interpelle pour Madagascar. La Grande Ile n'enregistre en effet que 15% de taux de couverture en électricité. La production en électricité se réalise dans sa majeure partie en énergie thermique donc dépendante des fluctuations du prix mondial du pétrole et sujette à des malversations et détournements en tous genres plongeant la Jirama (société nationale de la production et de la distribution de l'électricité) dans un marasme inqualifiable et faisant subir des calvaires innommables aux Malgaches avec les délestages incessants. La politique de l'énergie à Madagascar doit, d'une manière incontournable, s'inscrire sur le long terme avec les énergies renouvelables. Le pays est doté naturellement de tous les "ingrédients" nécessaires pour leur développement: les cours d'eau (l'hydraulique), le soleil (la solaire), le vent (l'éolienne) et, bien sûr, la mer (l'hydrolienne). L'opportunité est ainsi proposée par cette fondation car beaucoup de pays africains se sont d'ores et déjà alignés et intéressés par le projet et Jean-Louis Borloo a déjà rencontré une trentaine de Chefs d'Etats africains. Maintenant, les dirigeants malgaches sauront-ils saisir cette occasion comme leurs pairs africains pour enfin asseoir une politique d'énergie et d'électrification digne d'un pays comme Madagascar? C'est la question qui mérite d'être posée car il serait impensable d'imaginer qu'ils n'y soient pas mis au courant ou encore qu'ils ne s'y soient pas intéressés au vu de la situation locale. Le président Hery Rajaonarimampianina insiste sur la mise en place d'une diplomatie axée sur le développement du pays; une occasion se présente pour lui et son équipe de passer aux actes. Eddy Rabe