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Monjangaia

Monjangaia

C'est un blog d'informations et d'analyses sur l'actualité internationale en général, et, malgache, en particulier.

Publié le par Eddy Rabe

Madagascar fête ce 26 juin 2014 le 54ème anniversaire de son accession à l'indépendance. Un événement particulier pour les Malgaches, célébré en liesse comme chaque année et qui constitue l'un des rares moments, si ce n'est le seul, pour la population d'afficher son patriotisme et sa fierté envers son pays. Après ce demi-siècle d'indépendance en effet, le constat sur le développement du pays prête plus au désespoir. Crises politiques, mauvaise gouvernance, corruption tel est le lot de vicissitudes qui ont émaillé l'histoire de Madagascar pendant ces 54 ans. Cette année, la fête de l'indépendance revêt un caractère particulier car c'est la première célébrée après les 05 ans de crise politique et l'instauration d'un pouvoir légitime élu démocratiquement. C'est un nouvel avènement, celui de la IVème République sur lequel repose l'espoir de tout un peuple d'aspirer à un avenir meilleur.

Les instigateurs du mouvement populaire de 1972 ayant entraîné le renversement du régime de Philibert Tsiranana, père de l'indépendance, ont dû amèrement constater leur désappointement 42 ans après leur lutte. A l'époque, ces trublions de la Place du 13 mai 1972, la plupart des jeunes universitaires dénoncèrent le néocolonialisme du pouvoir et réclamèrent une souveraineté plus juste pour Madagascar afin que les Malgaches puissent décider eux-mêmes de la destinée de leur pays. Quatre décennies plus tard, non seulement, les voeux souhaités d'un Madagascar meilleur n'ont pas été exaucés, mais aussi, le pays se retrouve loin, bien loin de son niveau de vie de1972. Au lendemain de l'indépendance jusqu'en 1972, Madagascar faisait pourtant figure de proue des pays les plus riches en terme de revenus par habitant parmi les pays ayant bénéficié de la décolonisation de par le monde. Aujourd'hui, Madagascar fait partie des pays les plus pauvres de la planète; un peu plus de 90% de la population vivent dans une extrême pauvreté. En 50 ans d'indépendance, la Grande Ile n'a pas su trouver les bonnes orientations politiques efficaces pour se développer. Six régimes (sans compter l'actuel instauré il y a tout juste 6 mois) se sont succédés au pouvoir et tous endossent une part de responsabilité pus ou moins grande de la situation dans laquelle se trouve actuellement le pays. La politique n'a jamais servi les gouvernés. Bien au contraire, les politiciens se sont servis plutôt qu'ils n'ont servi. Depuis l'indépendance, jamais Madagascar ne s'est retrouvé sur une phase ascendante de développement. Pire, à cause des politiciens opportunistes et dénués de tout sens de devoir et de patriotisme, ce pays a connu 04 crises politiques majeures (1972, 1991, 2002 et 2009) plongeant, à chaque fois, dans le marasme sa situation économique. En moyenne donc, sur ces 54 ans d'indépendance, 01 crise politique vient interrompre la dynamique de Madagascar tous les 12 ans. C'est trop pour espérer une stabilité pérenne en vue de construire une nation solide en voie de marche pour le développement. La dernière en date d'ailleurs, longue de 05 ans (2009-2014), a de plus en plus fait sombrer le pays.

54 ans de désenchantement

Actuellement, les Malgaches sont résignés et ne croient plus depuis longtemps à leurs dirigeants, qui ne se sont préoccupés que de leurs propres intérêts. Le fatalisme a gagné l'ensemble de la population. Chacun use de ses propres moyens pour améliorer son quotidien et plus personne ne songe réellement à un avenir meilleur. Pourtant, ce ne sont pas les ressources naturelles qui manquent à ce vaste pays. Madagascar est potentiellement riche mais il a été pillé par ses dirigeants sans que la majorité de la population n'ait pu bénéficier des retombées de ces richesses. L'emprise des puissances étrangères sur la classe dirigeante n'arrange en rien la situation car comme beaucoup de pays colonisés, Madagascar reste sous influence de l'ancien pays colonisateur. L'ombre du pays colonisateur plane à chaque grande décision politique locale pour préserver ses intérêts, quitte à protéger et à soutenir le pouvoir complaisant aussi despote soit-il et peu importe ce peut subir ou penser le petit peuple. D'ailleurs, comment Madagascar peut-il jouir pleinement de son indépendance quand on sait que même son budget est tributaire des aides extérieures? C'est un vrai paradoxe après 54 ans d'indépendance et ce que peut représenter potentiellement le pays. Depuis janvier 2014, un nouveau pouvoir s'est installé. Un pouvoir qui fait entrer Madagascar dans l'ère de la IVème République. Comme à l'accoutumée, les nouveaux dirigeants promettent monts et merveilles pour sortir le pays de la pauvreté. Sans être médisant de ce nouveau pouvoir mais les 06 mois de la conduite des affaires de la nation prêtent au scepticisme. Ce qu'il y a malheureusement à retenir dans ce pays, c'est que le pouvoir et les hommes changent mais les méthodes de gouvernance demeurent. Il serait peut-être tôt de tirer une conclusion sur ce pouvoir, maître de cérémonie de la première fête de l'indépendance de la IVème République, mais, après 54 ans de désenchantement, les Malgaches peuvent légitimement être en droit d'être impatients.

Eddy Rabe

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En match d'ouverture de son Mondial, le Brésil a remporté la victoire 3-1 face à la Croatie. Une victoire acquise non sans peine et entachée d'un fait de jeu qui a basculé le cours du match. La "Seleçao" donnée favorite d'une compétition organisée chez elle n'a pas su maîtriser ce match. Brouillons tactiquement et fébriles techniquement, les Brésiliens ont été malmenés, durant tout le match, par des Croates bien regroupés et très disciplinés. Le début du match a bien montré cette volonté des joueurs croates en bousculant la bande à Neymar par des contres qui ont d'ailleurs mené à l'ouverture du score sur un but marqué contre son camp par le défenseur Marcelo sur un centre d'un Olic d'un grand soir. Sous pression, le Brésil a été condamné d'attaquer mais les attaques sont menées très bas loin de Fred, l'attaquant de pointe brésilien qui n'a presque pas touché le ballon en 1ère période. Il a fallu le génie et la hargne de Neymar, le seul qui a surnagé dans l'équipe brésilienne, pour voir le Brésil égaliser. Après, la suite, c'est ce fait de jeu pour un pénalty sifflé en faveur du Brésil sur une faute inexistante sur Fred, que le monde entier a sans doute constaté. Neymar s'est ensuite chargé de donner l'avantage à son équipe en le transformant. Puis vint ce but de Oscar dans les arrêts de jeu sur lequel le gardien croate n'est pas exempt de tout reproche. Le Brésil a gagné mais le score ne reflète pas du tout la physionomie du match. La vaillance des Croates, sans doute frustrés du déroulement du match, méritait meilleur sort. Cette "Seleçao" inquiète et le sélectionneur, Luis Felipe Scolari, l'a certainement constaté et pourrait procéder à des réglages. Mais ce n'est que le premier match et la pression sur cette sélection brésilienne est énorme avec en toile de fond des contestations sociales dans le pays dénonçant l'organisation coûteuse de ce Mondial. Le second match du groupe sera le bienvenu pour bien juger la valeur de cette équipe du Brésil car à part Neymar, elle est loin, très loin des attentes reposées en elle.

Eddy Rabe

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A plus d'un mois de la constitution du gouvernement Kolo et à près de 5 mois de l'arrivée au pouvoir de Hery Rajaonarimampianina, le nouveau pouvoir à Madagascar peine à imprégner le rythme nécessaire pour lancer les réformes indispensables pour le pays. On attend toujours des mesures choc pour indiquer le cap mais on reste suspendu aux effets d'annonces sur la reprise des aides bilatérales et multilatérales ainsi qu'à des solutions sporadiques face aux difficultés socio-économiques et à l'insécurité chronique et grandissante qu'affrontent les Malgaches. Le pouvoir est dépassé et semble plus préoccupé à rechercher une base politique en vue des prochaines élections que de s'atteler aux vrais problèmes. Quant au gouvernement, son attitude est marquée par un manque de volonté et de dynamisme, pour ne pas dire, et c'est encore plus grave, par un manque de compétences. En ces temps où Madagascar plonge de plus en plus dans les abîmes de la pauvreté, il ne devrait pas avoir d'état de grâce. Les députés l'ont si bien rappelé au Premier ministre en l'interpellant à une séance à huis clos à Tsimbazaza, et surtout, en véhiculant des rumeurs de motion de censure. Salve d'alertes pour le gouvernement de la part des élus concernant leurs émoluments et avantages en espérant qu'ils en feront davantage pour défendre ceux de leurs électeurs. Hery Rajaonarimampianina et consorts devraient prendre la mesure des situations d'urgence dans le pays, notamment, dans le domaine de la sécurité, et se résoudre à comprendre que la transition est terminée depuis presque 5 mois. Il est temps.

Bientôt une analyse complète sur monjangaia16.overblog.com

Eddy Rabe

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